Saturday, December 10, 2005

Bouclage/ closure




Qalandia, 9 Decembre 2005
(c) Anne Paq

9 decembre 2005,
le checkpoint de qalandia est ferme pour trois jours a la suite de l assassinat d un soldat israelien au checkpoint de qalandia ce jeudi soir.
Une pure illustration de punition collective, mesures interdites selon le droit international. Les Palestiniens arrivent quand meme a passer de Jerusalem a Ramallah mais en faisant des grands detours. Beaucoup renoncent et aujourd hui au bureau il y a beaucoup d'absents.

ENGLISH
Qalandia checkpoint has been closed for three days following the assassination of an Israeli soldier at the checkpoint on Thursday night. Closure is a perfect illustration of collective punishment. You cannot punish a whole nation for the act of one. Qalandia is the main entrance of the West Bank. everyday tousands of Palestinians cross the checkpoint in order to go to work or go home.
Closing the checkpoint does not prevent the Palestinians to go through. There are ways to go around the checkppoint but it is time-consuming and some just give up. So today many of my colleagues are missing.

Tuesday, December 06, 2005

Pics of Tel Aviv






(c) Anne Paq/tourbillonphoto.com
See text below.

Monday, December 05, 2005

Ramallah- Tel Aviv Si loin si proche/ Ramallah-Tel Aviv so far so close

Dimanche 4 decembre 2005- Ramallah-Tel Aviv : Si loin si proche.
De retour de Tel Aviv ; je suis toujours un peu confuse. Passer d’une réalité à l’autre, de la Cisjordanie sous occupation militaire à Israël n’est pas facile. Il faut gérer le contraste, et aussi le fait de dire la vérité sur mes activités ici. Dois-je dire que je travaille en Palestine ou jouer la touriste innocente qui visite Israël? Cela a mené à une situation cocasse à mon hôtel. J’avais décidé de répondre honnêtement à la question d’une de mes compagnes de chambre sur ma résidence. Je lui ai répondu que je travaillais à l’université à Ramallah mais elle a compris « Ramle », une ville en Israël et nous avons continué une conversation sur un malentendu pendant 10 minutes. Peut-être cela révèle combien il était impensable pour elle que je puisse travailler dans une université en Palestine. Le lendemain je lui ai révélé la confusion de la veille ; sur ce elle m’a répondu qu’elle avait des amis arabes et qu’elle espérait que la paix allait être enfin établie .
A Tel Aviv, on a vraiment l’impression d’être dans une bulle. Ses habitants d’ailleurs affirment haut et fort que Tel Aviv est vraiment différent du reste d’Israël : elle est réputée pour son ouverture, sa vie culturelle et sa tolérance. La vie nocturne y est réputée. Les gens y font la fête sans complexe, comme si c’était la dernière fois.
La ville ressemble un peu aux villes de la méditerranée en France où il fait bon vivre : des grands immeubles au bord des plages ; des cafés ; des gens qui ont l’air détendu et sont habillés d’une façon décontractée.
La mer était belle. Je me suis même baignée. J’ai logé dans le vieux port de Jaffa, où vivent encore une communauté arabe (qui représente 20% de la population israélienne) dans un vieux hôtel, un peu délabré mais qui a vraiment du caractère. Rester à Jaffa est pour moi un moyen de minimiser le choc du passage de la Cisjordanie en Israël. En me promenant à Jaffa, je me souviens d’un de mes collègues qui m’a raconté que la maison de ses grands parents se trouve à Jaffa. Ils sont partis à la suite d’intimidations en 1948 en pensant revenir une semaine plus tard. Ils ne sont plus jamais revenus, comme tant d’autres palestiniens. Quand je me suis promenée sur la plage ; j’avais envie quelquefois de crier aux Israéliens : « mais avez-vous aucune idée de ce qui se passe à 50 km d’ici ? ». Pourtant, bien sûr la bulle n’est pas hermétique. Une Israélienne m’a amenée faire un tour en voiture et m’a montré différents restaurants, bars et discothèques où il y a eu des attaques suicides. Comme partout en Israël l’armée est omniprésente. L’entrée à l’université est contrôlée. Le conflit n’est jamais très loin. J’ai ainsi du mal à faire sens de ces deux jours passés à Tel Aviv. Quelquefois je ne pouvais m’empêcher de me sentir coupable de profiter de quelques moments agréables. Je ne pouvais faire totalement abstraction de ce que j’ai vécu depuis des mois en Palestine. Je ne pouvais aussi m’empêcher de penser combien ce serait bien de partager aussi ces bons moments et la plage avec certains de mes amis Palestiniens. En quittant mon amie Israélienne, je lui ai dit combien aussi un jour j’aimerais lui faire visiter Ramallah.
Si loin si proche, en une heure me revoilà à Jérusalem. Le contraste est saisissant. Jérusalem apparaît tellement austère et conservateur à côté de Tel Aviv, la présence des ultra-ortodoxes y est très marquée. Quand je passe le checkpoint de Qalandia, où la dure réalité de l’occupation militaire vous saute aux yeux, je repense à la plage de Tel Aviv et je ne peux vraiment pas donner un sens tout ça.
Aujourd’hui il y a eu un attentat suicide dans une ville au nord de Tel Aviv. Si loin, si proche, la réalité du conflit n’est jamais loin.

ENGLISH
Going back from Tel Aviv to Ramallah; I am always confused. It is just so hard to go through one reality to another. You feel that you are going to different worlds. So far and so close at the same time because their fate are so closely linked. Tel Aviv looks like many Mediterranean cities of the Soouth of France. Big buildings; lovely beaches with range a cafés and restaurants. People seem pretty relaxed and are casually dressed. The sea was actually beautiful and I went for a swim, which was so nice when thinking it is December. I stayed in Jaffa, the old harbour where many Arabs live. I guess I felt that way easier to deal with those different worlds, to find some kind of connections. It is hard to just relax and try to forget about the conflict and the reality I have been living on during the last months. You feel uncomfortable and sometimes even guilty. I was also wondering if I should tell the truth to people I met about the purpose of my stay here or pretending to be an idle tourist that visits Israel. It led to funny situation. In the hotel when my roommate asked me what I was doing I just answered the truth: I am working in a university in Ramallah. But she understood “ramle”, which is an Israeli city. Maybe she just could not imagine that I could live in the West Bank. Anyway the conversation based on a total misunderstanding lasted for ten minutes. The next day I finally told her the truth and then she replied that she had some Arab friends and that she wishes the peace, a quite common answer here (but when you actually ask about the reasons why there is no peace and what does it take to achieve it then you begin to get usually some discourse about blaming the others).
Walling around Jaffa, I was thinking about a Palestinian friend who told me a few weeks ago that his grand-parents had a house there and that they flew thinking that they would come back one week later. They never came back.
Sometimes I felt like screaming to the Israelis.: “ Hey do you know what is happening just 50 kms from here!”. Or I was thinking how it could be nice to share the beach and nice moments with some of my Palestinian friends.
People here seem to live in a bubble. Tel Aviv has the reputation to be a open city with a vibrant cultural life, very different from the rest of Israel. It is very famous for the night life; people party there as it is the last time. But of course the bubble is not totally closed. There is an impressive checking at the entrance of the university and a heavy military presence. As I was driving around with an Israeli friend she pointed me to some places that were blown off by suicide bombers. I told her also how nice it would be nice to show her Ramallah.
I went back to Jerusalem in one hour. Jerusalem seems so different, so conservative. Then Qalandia checkpoint where the harsh military occupation jumps to your face. I think there about the beach a Tel Aviv and I just could not make sense of any of these 48 hours, as of all the situation.
Today there was a suicide bombing just north of Tel Aviv. So far, so close you cannot escape the reality of the conflict.