Chroniques d'une photographe,specialiste des droits humains en Palestine et ailleurs, Chronicles of a French photographer, specialist in human rights, in Palestine and elsewhere
Thursday, September 22, 2011
The dissident and rebellious voices of Qalandiya refugee camp / Les Voix dissidentes et rebelles du camp de réfugiés de Qalandiya, 21.09.2011.
(c) Anne Paq/Activestills.org, Qalandiya refugee camp, 21.09.2011
My day yesterday- as many here- was full of contrasts. In the morning I went to Ramallah to follow Nariman Tamimi, a strong Palestinian woman activist from Nabi Saleh, to the trial of her husband Bassem who has been in jailed for more than 8 months While there is all this fuss about the United Nations, Palestinians on the ground still suffer from the harsh occupation. Anyone who dares to stand up becomes a target. On the same day, the Palestinian Authority orchestrated big rallies in support of the UN Bid for statehood. To be sure that many attend; they gave a day of vacation to the schools; universities and civil servants and organized free transportation. I went down to the square in Ramallah where a massive stage was set up. True- the crowd was quite big but not massive . And the atmosphere was more of boredom than enthusiasm. These rallies came up from the top and not the bottom. All looked really official (big banners with pictures of Mahmoud Abbas), well controlled and for the media circus- Media crews were seen everywhere. I had to fight to avoid paying 100 dollars to have access to one roof which has a view on the crowd.
I did not stay long as I much prefer reporting on genuine grassroot movement. I heard that clashes started in Qalandiya refugee camp so I rushed there. Palestinian Youth were already sending another message to the occupiers- a message not polished but rather informal, a “NO to the OCCUPATION” with flying stones thrown at the Israeli soldiers. They are armed only with stones and courage. The clashes lasted until the night falls. The Palestinian youth managed to embarrass the Israeli soldiers by reaching them with tires on fire that they managed to push down the hills. They were using whatever they could find to take cover- mats, piece of wood etc and advanced more towards the Israeli soldiers.
The Israeli army used the clashes to test some new weapons; among them the “Scream”, an acoustic, vehicle-mounted device called to disperse protestors as well as a new type of tear gas.
As in other demonstrations, the army also used plain-clothes undercover agents who arrested two protesters. The ambulances quickly became very active as the clashes turned to be more violent. The Israeli army did not used too much tear as this time but shot many rubber and rubber-coated steel bullets; and also live ammunition. One serious injury occurred when one rubber-coated steel bullet struck a 15 year old Palestinian from a short distance. He lost his eyes on the spot. I did not witness it but you can find some strong and schocking photos on the internet. I stayed until the night..but the clashes were still ongoing and might start again in the next days; especially on Friday. When Abbas will take a stand and talk to the UN General Assembly on Friday, the Palestinian youth from Qalandiya will also take a stand and say again with their own means that the occupation should end, once for all, on the ground.
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Les Voix dissidentes et rebelles du camp de réfugiés de Qalandiya.
Ma journée d'hier, comme beaucoup ici-était pleine de contrastes, du rassemblement bien organisé par l'Autorité palestinienne aux confrontations à Qalandiya.
Dans la matinée, je me suis rendue à Ramallah pour suivre Nariman Tamimi, une activiste palestinienne de Nabi Saleh, qui devait se rendre procès de son mari, Bassem qui est emprisonné depuis plus de 8 ans pour son implications dans les manifestations à Nabi Saleh. Alors qu'il y a toute cette agitation aux Nations Unies, les Palestiniens sur le terrain continuent de souffrir de la dure occupation. Quiconque ose se lever et résister, comme Bassem, devient une cible. Le même jour, l'Autorité palestinienne a orchestré de grands rassemblements en soutien à la candidature de la Palestinine pour devenir un Etat membre de l'ONU. Pour être bien certains que beaucoup de Palestiniens répondent à l'appel, les écoles et universités étaient fermées et les fonctionnaires avaient aussi un jour férié et des transports gratuits étaient mis à disposition.
Je suis allée voir le rassemblement à Ramallah, où une scène massive avait été mise en place. Certes, la foule était assez grande mais pas massif. Cependant l'atmosphère était plus d'ennui que d'enthousiasme. Ces rassemblements venu d'en haut et non le fond. Tout cela avait l'air vraiment officiel et superficiel (grandes bannières avec des photos de Mahmoud Abbas), bien contrôlé et pour le cirque médiatique-les équipes de médias internationaux étaient vus partout et j'ai dû me battre pour ne pas payer 100 dollars pour avoir accés à un toit qui donnait sur la foule.
Je ne suis pas restée très longtemps car je préfère de loin des événements émanent de mouvements populaires. Lorque j'ai appris que des affrontements avaient commencé au camp de réfugiés de Qalandiya, je me suis précipitée là-bas. Les jeunes palestiniens étaient déjà en train d'envoyer un autre message aux occupants-un message non policé, mais plutôt informel, un « non à l'occupation » crié avec des jets de pierres lancées sur les soldats israéliens. Ces jeunes ne sont armés que de pierres et de courage. Les soldats eux ont tout l'arsenal d'une armée ultra équipée et quant au courage- de quel courage parle-t-on quand on est capable de tirer sur des adolescents en visant la tête?
Les affrontements ont duré jusqu'à la tombée de la nuit. Les jeunes Palestiniens ont réussi à embarrasser les soldats israéliens en les atteignant avec des pneus en feu qu'ils ont réussi à faire rouler du haut de la colline. Les shebabs utilisaient tout ce qu'ils pouvaient trouver pour se mettre à couvert: des matelas, des morceaux de bois afin d'avancer vers les soldats israéliens.
L'armée israélienne a utilisé ces affrontements pour tester de nouvelles armes, parmi eux le "Scream", un appareil montés sur un véhicule qui produit des ondes sonores aiguës qui produisent des douleurs intenses dans la tête ainsi que d'un nouveau type de gaz lacrymogène dont l'effet était plus fort que d'habitude.
Comme dans d'autres manifestations, l'armée a également utilisé des agents en habits civil, des infiltrés dans la foule, qui ont arrêté trois jeunes. Les ambulances sont rapidement devenues très occupées lorsque les affrontements sont devenus plus violent. L'armée israélienne n'a pas utilisé trop de gaz lacrimogène cette fois-ci mais par contre assez rapidement elle a utilisé massivement des tirs de balles en caoutchouc et des balles en acier recouvertes en caoutchouc qui peuvent avoir des graves effets, et même aussi des balles réelles. Une blessure grave est survenue quand une balle en acier enrobée de caoutchouc a frappé un Palestinien de 15 ans d'une courte distance en plein visage. Il a perdu un de ses yeux sur le champ. Je n'en ai pas été le témoin direct, mais vous pouvez trouver quelques photos choquantes sur internet. Je suis restée jusqu'à la tombée de la nuit mais les affrontements étaient toujours en cours quand je suis partie et pourraient recommencer dans les prochains jours, surtout ce vendredi. Lorsque Mahmoud Abbas se dressera devant l'Assemblée des Nations Unies ce vendredi pour son discours, les jeunes palestiniens de Qalandiya aussi se dresseront, seuls face à leurs occupants, pour leur dire à nouveau avec leurs propres moyens que l'occupation doit cesser, une fois pour toutes, sur le terrain.
Merci Anne de dire et montrer, si fortement, si "vraiment".
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