Thursday, February 28, 2013

Stephane Hessel, a tireless defender of human rights died / Stephane Hessel, un defenseur infatigable des droits de l'homme s'est éteint




(c) Anne Paq/Activestills.org, Archive photos from November 2010, Gaza Strip.


I am saddened to hear the news of the death of Stephane Hessel; a tireless human rights defender. Stephane Hessel was particularly active to defend Palestinian rights, a just struggle for which he had been highly criticized. I was honoured to spend a lot of time with him during his last visit to the Gaza Strip on November 2010. I was impressed by his incredible communicative energy; bold vision and kindness. He did not care about being politically correct. For instance he did visit Ismael Haniyeh, the Hamas Prime Minister because he thought it was important to engage with the authorities and speak up.

Below an abstract from his famous and inspiring book "Indignez vous!" (translation taken here):

"Today, my main indignation concerns Palestine, the Gaza Strip, and the West Bank of Jordan. This conflict is outrageous. It is absolutely essential to read the report by Richard Goldstone, of September 2009, on Gaza, in which this South African, Jewish judge, who claims even to be a Zionist, accuses the Israeli army of having committed "acts comparable to war crimes and perhaps, in certain circumstances, crimes against humanity" during its "Operation Cast Lead," which lasted three weeks.

I went back to Gaza in 2009 myself, when I was able to enter with my wife thanks to our diplomatic passports, to study first-hand what this report said. People who accompanied us were not authorized to enter the Gaza Strip. There and in the West Bank of Jordan. We also visited the Palestinian refugee camps set up from 1948 by the United Nations agency UNRWA, where more than three million Palestinians expelled off their lands by Israel wait even yet for a more and more problematical return.

As for Gaza, it is a roofless prison for one and a half million Palestinians. A prison where people get organized just to survive. Despite material destruction such as that of the Red Crescent hospital by Operation Cast Lead, it is the behavior of the Gazans, their patriotism, their love of the sea and beaches, their constant preoccupation for the welfare of their children,


who are innumerable and cheerful, that haunt our memory. We were impressed by how ingeniously they face up to all the scarcities that are imposed on them. We saw them making bricks, for lack of cement, to rebuild the thousands of houses destroyed by tanks. They confirmed to us that there had been 1400 deaths — including women, children, and oldsters in the Palestinian camp — during this Operation Cast Lead led by the Israeli army, compared to only 50 injured men on the Israeli side. I share conclusions of the South African judge. That Jews can, themselves, perpetrate war crimes is unbearable. Alas, history does not give enough examples of people who draw lessons from their own history.
[The author, Stéphane Hessel, had a Jewish father.]

Terrorism, or exasperation?

I know that Hamas [party of Palestine freedom fighters], which had won the last legislative elections, could not help it that rockets were launched on Israeli cities in response to the situation of isolation and blockade in which Gazans exist. I think, naturally, that terrorism is unacceptable; but it is necessary to acknowledge (from experience in France) that when people are occupied by forces immensely superior to their own, popular reaction cannot be altogether bloodless.

Does it serve Hamas to send rockets onto the town of Sdérot [Israeli town across the border from Gaza]?

The answer is no. This does not serve their purpose, but they can explain this gesture by the exasperation of Gazans. In the notion of exasperation, it is necessary to understand violence as the regrettable conclusion of situations not acceptable to those who are subjected them.

Thus, they can tell themselves, terrorism is a form of exasperation. And that this "terrorism" is a misnomer. One should not have to resort to this exasperation, but it is necessary to have hope. Exasperation is a denial of hope. It is comprehensible, I would say almost natural, but it still is not acceptable. Because it does not allow one to acquire results that hope can possibly, eventually produce."

-----------Français-----------------------------------------------------------------------------------------------------

 Je suis attristée par la nouvelle de la mort de Stéphane Hessel, un infatigable défenseur des droits humains. Stéphane Hessel a été particulièrement actif pour défendre les droits des Palestiniens, une lutte juste pour laquelle il avait été très critiqué.  
J'ai eu l'honneur de passer beaucoup de temps avec lui lors de sa dernière visite à la bande de Gaza en Novembre 2010. J'ai été impressionnée par son énergie communicative incroyable, sa vision du monde audacieuse et sa gentillesse. Il ne se souciait pas d'être politiquement correct. Par exemple, il a rendu visiterIsmaël Haniyeh, le Premier ministre du Hamas parce qu'il pensait qu'il était important d'enclencher une discussion avec les autorités en place. 
Toujours avec une pointe d'humour, et des vers à énoncer,; Stephane Hessel, partout où il est passé, a inspiré des générations entières à se battre pour un monde meilleur. 

Ci-dessous des extraits de son livre Indignez vous, concernant la Palestine:

"Mon indignation à propos de la Palestine

Aujourd'hui, ma principale indignation concerne la Palestine, la bande
de Gaza, la Cisjordanie. Ce conflit est la source même d'une indignation.
Il faut absolument lire le rapport Richard Goldstone de septembre 2009
sur Gaza, dans lequel ce juge sud-africain, juif, qui se dit même sioniste,
accuse l'armée israélienne d'avoir commis des « actes assimilables à des
crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes
contre l'humanité » pendant son opération "Plomb durci" qui a duré trois
semaines. 


Je suis moi-même retourné à Gaza, en 2009, où j'ai pu entrer
avec ma femme grâce à nos passeports diplomatiques afin d'étudier de
visu ce que ce rapport disait. Les gens qui nous accompagnaient n'ont
pas été autorisés à pénétrer dans la bande de Gaza. Là et en Cisjordanie.
Nous avons aussi visité les camps de réfugiés palestiniens mis en place
dès 1948 par l'agence des Nations unies, l'UNRWA, où plus de trois
millions de Palestiniens chassés de leurs terres par Israël attendent un
retour de plus en plus problématique. Quant à Gaza, c'est une prison à
ciel ouvert pour un million et demi de Palestiniens. Une prison où ils
s'organisent pour survivre. Plus encore que les destructions matérielles
comme celle de l'hôpital du Croissant rouge par "Plomb durci", c'est le
comportement des Gazaouis, leur patriotisme, leur amour de la mer et
des plages, leur constante préoccupation du bien-être de leurs enfants,
innombrables et rieurs, qui hantent notre mémoire. Nous avons été
impressionnés par leur ingénieuse manière de faire face à toutes les
pénuries qui leur sont imposées. Nous les avons vu confectionner des
briques faute de ciment pour reconstruire les milliers de maisons
détruites par les chars. On nous a confirmé qu'il y avait eu mille quatre
cents morts — femmes, enfants, vieillards inclus dans le camp
palestinien — au cours de cette opération "Plomb durci" menée par
l'armée israélienne, contre seulement cinquante blessés côté israélien. Je
partage les conclusions du juge sud-africain. Que des Juifs puissent
perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre, c'est insupportable. Hélas,
l'histoire donne peu d'exemples de peuples qui tirent les leçons de leur
propre histoire.


Je sais, le Hamas qui avait gagné les dernières élections législatives n'a
pas pu éviter que des rockets soient envoyées sur les villes israéliennes
en réponse à la situation d'isolement et de blocus dans laquelle se
trouvent les Gazaouis. Je pense bien évidemment que le terrorisme est
inacceptable, mais il faut reconnaître que lorsque l'on est occupé avec des
moyens militaires infiniment supérieurs aux vôtres, la réaction populaire
ne peut pas être que non-violente.


Est-ce que ça sert le Hamas d'envoyer des rockets sur la ville de Sdérot
? La réponse est non. Ça ne sert pas sa cause, mais on peut expliquer ce
geste par l'exaspération des Gazaouis. Dans la notion d'exaspération, il
faut comprendre la violence comme une regrettable conclusion de
situations inacceptables pour ceux qui les subissent. Alors, on peut se
dire que le terrorisme est une forme d'exaspération. Et que cette
exaspération est un terme négatif. Il ne faudrait pas ex-aspérer, il
faudrait es-pérer. L'exaspération est un déni de l'espoir. Elle est
compréhensible, je dirais presque qu'elle est naturelle, mais pour autant
elle n'est pas acceptable. Parce qu'elle ne permet pas d'obtenir les
résultats que peut éventuellement produire l'espérance.


Monday, February 25, 2013

State crime: Funeral of Arafat Jaradat / Un crime d'Etat: funérailles de Arafat Jaradat, Sa'ïr, Hebron, 25.02.2013



 Sister of Arafat Jaradat (right)
 Sisters of Arafat Jaradat




(c) Anne Paq/Activestills.org, Sa'ir, near Hebron, 25.02.2012

A huge crowd gathered today in the small village if Sa'ir, south Hebron for the funeral of Arafat Jaradat, who died two days earlier in Israeli custody, while under interrogation by the Shin Bet security service. First the Israeli Shin Beth and the Israeli prison service claim that Arafat died of an heart attack. This was contradicted by Palestinian officials after an autopsy which revealed severe torture.
The Palestinian Health Ministry said several injuries were found in the autopsy; bruising on his shoulder, chest and elbows, as well as fractures in two of his right ribs. Since the news came out, outrage and anger can be felt all over the West bank where several clashes erupted.
Thousands attend the funeral in Sa'ir while clashes erupted in different cities in the West Bank. In Bethlehem, a 13 year-old child was shot by live ammunition. 
Torture is not an exception in Israeli jail, it is rather the norm and human rights organizations repeatedly criticize Israel for the ill-treatment and torture of Palestinian prisoners. Despite hundreds of complaints being made, not one lead to a criminal investigation. Arafat Jaradat  death is not an incident or or mistake; but rather an indication of a system in which torture is routinely used. 
----Français------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Une foule de plusieurs milliers de personnes s'est réunie aujourd'hui dans le petit village de Sa'ir, au sud d'Hébron pour les funérailles d'Arafat Jaradat, décédé deux jours plus tôt dans les prisons israéliennes, alors qu'il subissait des interrogatoires par le service de sécurité du Shin Bet. D'abord le Shin Beth israélien et les services des prisons israéliennes ont indiqué qu'Arafat était mort d'une crise cardiaque. Cela a été démenti par les responsables palestiniens après une autopsie qui a révélé des actes graves de torture.
Le Ministère palestinien de la Santé a déclaré avoir constaté plusieurs blessures : ecchymoses sur son épaule, sur la poitrine et aux coudes, ainsi que des fractures sur deux de ses côtes. Depuis ces nouvelles, l'indignation et la colère se font sentir en Cisjordanie où des affrontements ont éclaté à plusieurs endroits.

Des milliers de Palestiniens ont assisté aux funérailles à Sa'ir, pendant que des confrontations se sont déroulées dans différentes villes de la Cisjordanie. A Bethléem, un enfant de 13 ans a été griévement blessé par balles réelles et serait dans un état critique.

La torture n'est pas une exception dans les prisons israéliennes, elle est plutôt la norme et les organisations des droits de l'homme ont à plusieurs reprises critiqué Israël pour les mauvais traitements et la torture des prisonniers palestiniens. Malgré des centaines de plaintes déposées depuis une décennie, pas une seul n'a conduit à une enquête criminelle.  La mort d'Arafat Jaradat ne doit pas être considérée comme une erreur, une bavure, mais plutôt comme l' indication d'un système dans lequel la torture est couramment utilisée afin de briser les Palestiniens.


Tuesday, February 19, 2013

Rising from the dust and ashes / se relever des cendres et de la poussière

 Amal Abdallah in her hospital bed
Rebuilding a demolished house in Beit Lahiya

(c) Anne Paq/Activestills, Gaza Strip, February 2013


Strange days in Gaza. I have been working extensively on two subjects: the artists and subcultures (photo exhibit coming up) and on the aftermath of November. Going from one subject to another has been weird. My days have been a mix of meeting artists, hip hop singers and then visiting injured Palestinians at the hospital after their lives had been totally shattered by the last Israeli military assault in November 2012. Some of them I already met in November. Life goes on they say. Houses are being rebuilt. They went back to school or work despite the loss of a father, a wife or some children. They undertake rehabilitation at hospitals to get better and be able to go back to their homes. But they all have something in their eyes that show that the wounds-the ones that one cannot see- are deep and cannot really be totally healed. Amal is one of the Palestinians who have been seriously injured. She has become paraplegic following an Israeli attack near her house in Al Qarara' village during last November Israeli assault on Gaza Strip. She has been first treated in Egypt and then went to Al Wafa hospital where she has stayed ever since. At the time of the attack she was preparing bread in a small room next to her home with her 6 year-old son when a missile hit a location just a few meters from them. His son was injured but has recovered. He stays with his grandparents and refuses to go back to his home. Amal told me that first she could not sleep. Now she managed after reading the Coran which calmed her down. Amal goes back to her family on the week end and her son , during the school can only come to see her once a week at the hospital. Amal used to be an active teacher with over 10 classes but she is unsure about her future:: "I don't know how I will go back to school like this. This is very difficult". This is just one of the hard stories from November I encountered.
To be followed...

--------français-------------------------------------------------------------------------------------------------------

Jours étranges à Gaza. J'ai beaucoup travaillé depuis mon arrivée sur deux sujets aux antipodes: les artistes et les sous-cultures (exposition de photos à venir) et sur ​​les sequelles de Novembre. Le passage d'un sujet à l'autre a été  parfois délicat. Mes jours ont été un mélange curieux de rencontres des artistes, des chanteurs de hip-hop et puis des visites de Palestiniens blessés à l'hôpital ou chez eux après leur vie ait été totalement dévastée par la dernière agression militaire israélienne en Novembre 2012. J'avais déjà rencontré certains d'entre eux en Novembre. La vie continue, disent-ils. Les maisons sont en cours de reconstruction. Ils sont retournés à l'école ou au travail malgré la perte d'un père, d'une épouse ou d'un enfant. Ils ont commencé la ré-éducation dans les hôpitaux pour aller mieux et être en mesure de retourner chez eux et de se débrouiller au mieux. Ils ramassent les miettes pour construire à nouveau, en se disant que c'est ainsi et qu'il faut continuer malgré tout.

Mais ils ont tous quelque chose dans leurs yeux montrant que les blessures-celles qui sont invisibles voir-sont profondes et ne peuvent pas vraiment être totalement guéries. Amal a été grièvement blessée. Elle est devenue paraplégique à la suite d'une attaque israélienne à quelques mètres de sa maison dans le village d'Al Qarara. Elle a été d'abord soignée en Egypte et s'est ensuite rendue à l'hôpital Al-Wafa à Gaza, où elle est restée depuis. Au moment de l'attaque, elle préparait le pain dans une petite pièce à côté de sa maison avec son fils de 6 ans. Son fils a été blessé mais a récupéré. Il reste chez ses grands-parents et refuse de retourner à son domicile.  Amal a été traumatisée. Au début elle ne pouvait pas  du tout dormir. Maintenant, elle réussit, après la lecture du Coran qui la calme. Amal retourne chez sa famille le week-end et son fils, pendant l'année scolaire ne peut la voir qu'une fois par semaine à l'hôpital. Amal est une enseignante active avec plus de 10 classes, mais elle n'est pas certaine de son avenir: "Je ne sais pas comment je vais retourner à l'école dans cetts situation. C'est très difficile." Ceci n'est qu'une des histoires douloureuses parmi beaucoup d'autres que j'en entendues et documenté. Comment se relève-t-on après que le ciel vous tombe sur la tête?
A suivre...

Tuesday, February 12, 2013

Gaza, Daily life, 10-12.02.2013


 demolished school

 Mahmoud, 11 year-old; Picking scraps to help out the family


(c) Anne Paq/Activestills.org; Gaza Strip, 10-12 February 2013.

Saturday, February 09, 2013

Visual summary of a Sweet Friday, Gaza Strip, 08.02.2013


(c) Anne Paq/Activestills.org, Gaza Strip, 08.02.2013


Friday, February 08, 2013

Back to Gaza / De retour à Gaza, 07.02.2013

Erez crossing
Palestinian herds his sheep near no-go zone where Palestinians are routinely shot
As'Shati refugee camp

Palestinians gathered in front of the Erez crossing to welcome Akram Rikhawi, released after 9 years spent in Israeli jail and an hunger strike for more than 100 days,
Palestinian footballer, ex-prisoner Mahmoud Sarsak

(c) Anne Paq/Activestills.org, Gaza Strip, 07.02.2013

Back to Gaza.
I will be here just for a couple of weeks.
Just passing through Erez, as always, was quite a surreal experience. I was stuck between in a corridor between two doors. The door I was supposed to go through was closed.  I press a button from an interphone, a woman told me: « Mam, we have some problems with the computer to open the door. You will have to wait ». You really feel like in a science-fiction movie, in a space ship where everything is controlled from a far away planet through computers. Finally the voice said : « Miss, the door is open now ». and so I could enter Gaza.

This was a beautiful day but soon the reality bit back. In front of the crossing- Palestinian side- Palestinians were gathering to welcome one of the hunger-striking prisoner who was about to be released after more than 9 years in jail and 100 days of hunger-strike. This does not make news anymore, media lost interest, although the struggle of the Palestinian prisoners, with several of them still on hunger-strike, is amazing and incredibly brave (see photo story by Activestills). Thousands of Palestinians are still in jail, most of them only for political reasons.

The Gaza Strip is so small that I kept bumping into people I know. This is comforting somehow. Nabil, the taxi driver I am going around with all the time, who has helped me a lot and has become my guardian angel here, told me that the situation is quite good, they have « only » 8 hours electricity cut a day and the fuel situation is ok (meaning that there is no shortage at the moment). Driving through the Gaza Strip, you can still see many destroyed buildings which were bombed last November. With the shortage of building materials, the re-building takes time, and there are still a shortage of 70,000 homes in Gaza. Palestinians who lost their homes have to leave with relatives in often already overcrowded flats. If the last Gaza "war' and the while Gaza Strip have already disappeared from the mainstream media, the scars from November; on top of the hardships caused by years of siege, are deep. Something I will investigate the next two weeks.

-----------Français------------------------------------------------------------------------------------------------------

Retour vers la bande de Gaza.

Je vais rester ici juste pour deux petites semaines

Le passage par Erez est toujours  une expérience un peu sur-réaliste Je me suis retrouvée coincé  dans un couloir entre deux portes. La porte que j'étais censée passer restait fermée. J'ai appuyé sur le bouton d'un interphone, une femme m'a alors déclaré d'un ton désolé et assez exaspéré: «Madame, nous avons quelques problèmes avec l'ordinateur pour ouvrir la porte. Vous allez devoir attendre ». On se sent alors vraiment comme dans un film de science-fiction, dans un vaisseau spatial où tout est contrôlé à partir d'une planète lointaine grâce à des ordinateurs. Le seul être vivant que j'ai pu observé était un chat. Je me suis demandée s"il avait trouvé un passage de Gaza à Israël.  Enfin, la voix dit: «Mademoiselle, la porte est ouverte maintenant». Et j'ai pu entrer à Gaza.

Ce fut une belle journée mais très vite la réalité m'a rattrapé. Devant le point de passage- côté Palestiniens, s'étaient rassemblé des Palestiens pour accueillir l'un des prisonniers libéré après plus de 9 ans de prison et 100 jours de grève de la faim. Les médias ont perdu tout intérêt sur ce sujet, même si la lutte des prisonniers palestiniens, dont plusieurs sont toujours en grève de la faim, est extraordinaire, tenace et incroyablement courageuse (voir le reportage de Activestills). Des milliers de Palestiniens sont encore en prison, la plupart d'entre eux seulement pour des raisons politiques.

La bande de Gaza est si petite que je suis vite tombée sur des gens que je connais. Cela est rassurant en quelque sorte.
Nabil,
Le chauffeur de taxi, avec qui je me déplace tout le temps, qui m'a beaucoup aidé et est devenu mon ange gardien ici, m'a dit que la situation est assez bonne, ils n'ont «seulement» que 8 heures de coupure d'électricité par jour et le  ravitaillement en essence est ok. En traversant la bande de Gaza, j'ai pu voir encore de nombreux bâtiments détruits qui ont été bombardés lors de l'offensive israélienne de novembre. A cause de la pénurie de matériaux de construction dû au blocus de la bande de Gaza, la reconstruction prend du temps, et il ya encore une pénurie de 70.000 maisons. Les Palestiniens qui ont perdu leurs maisons doivent souvent se résoudre à vivre avec leurs proches dans des appartements souvent déjà surchargés. Si la dernière «guerre»  à Gaza et la bande de Gaza en général ont déjà disparu des médias traditionnels, les cicatrices de Novembre, sur lesquelles j'ai m'intention de travailler les deux prochaines semaines; en plus des difficultés causées par des années de blocus, sont profondes.