Chroniques d'une photographe,specialiste des droits humains en Palestine et ailleurs, Chronicles of a French photographer, specialist in human rights, in Palestine and elsewhere
Sunday, April 01, 2012
Land Day, Qalandiya and beyond / Journée de la Terre, Qalandiya checkpoint et au-delà; 30.03.2012
(c) Anne Paq/Activestills.org, Qalandiya checkpoint, 30.03.2012
Hundreds participated to the protest marking Land Day and the Global march to Jerusalem in front of Qalandiya checkpoint between Jerusalem and the West Bank city of Ramallah on March 30, 2012. Land Day annually commemorates the events of 1976, when Israeli authorities seized massive quantities of land from Palestinian owners, and then killed six Palestinians and injured dozens, in an attempt to crack down on the general strike called to protest against land expropriation.
The demonstration was chaotic. For a start, the demonstration started earlier than announced and according to different reports; a quarrel erupts between different factions ( between supporters of Fatah, PFLP and Al-Mubadara (the Palestinian Initiative Party of Mustafa Barghouti). The pictures from the beginning show many Palestinian parties flags. This is quite ironic as the Global day for Jerusalem was supposed to be marked by unity. Why do we need parties flags in demonstrations in the first place?
When I arrived, tear gas was already filling the air and the clashes had already started between the youth and the Israeli army. There was no sense at all of people coming together again and trying to march towards the checkpoint. Palestinian youth were throwing stones and the Israeli army was harshly responding by shooting lots of rubber-coated metal bullets at everything that was moving in the street. The coming and going of ambulances was non-stop. Journalists, and medics were also injured. This has lasted for 6 hours. Overall, more than 150 protesters were injured in Qalandiya that day. Two protesters were arrested, one Palestinian and one international. They were not even close to the checkpoint, and clearly were posing no threat.
Irrespective of the chaotic or rather lack of organization of the protest, the Israeli army once again repress with disproportionate violence the demonstration: shooting randomly at the crowd with rubber-coated metal bullets, and tear gas canisters, spreading the infamous "skunk" - an Israeli army water canon spraying foul smelling chemical water- at Palestinian houses, invading the refugee camp, breaking into a building (for which they destroyed the front door).
If overall the protest in Qalandiya was quite disappointing, Land day all over Palestine, but also in Israel and other countries managed to gather a signification number of tens of thousands of protesters. One martyr, 20-year-old Mahmoud Zaqouq, was killed in Gaza Strip; he was shot coldly from a military tower while posing no direct threat: what threat could possibly cause a stone against a 8 meters concrete Wall? In Bethlehem, a brave young man managed to climb the Wall next to a military tower to put on top a Palestinian flag, he was shot to his head with a tear gas canister. In Jerusalem, the Israeli forces brutally attacked the people with horses. See a summary of the events here, and a good collection of pictures and videos here.
What was also interesting is to see that even if the Palestinian authority in Bethlehem and the de-facto government police from Hamas in Gaza did try to stop the Palestinians to protest to the checkpoints, ultimately the protesters managed to by-pass them and challenged the statu quo by which the Palestinian leaderships keep playing the role of keeping their people under control for the benefit of the occupier. This is certainly a significant breakthrough that is worth reflecting on so as to build a global strategy far from the interests of the parties and the ruling elites who benefit from the current statu quo.
---Français----------------------------------------------------------------------------------------------------
Des centaines de manifestants ont participé à la protestation marquant la Journée de la Terre et la marche globale pour Jérusalem, au checkpoint de Qalandiya entre Jérusalem et la ville cisjordanienne de Ramallah le 30 Mars 2012. La Journée de la Terre commémore chaque année les événements de 1976, lorsque les autorités israéliennes ont saisi des quantités massives de terres à des propriétaires palestiniens, puis ont tué six Palestiniens et blessés des dizaines pour réprimer la grève générale déclenchée pour protester contre l'expropriation des terres.
La manifestation à qalandiya a été assez chaotique. Tout d'abord, elle a commencé avant l'heure prévue et selon différents rapports: une querelle avait éclaté entre les différentes factions (entre les partisans du Fatah, du FPLP et d'Al-Mubadara (initiative palestinienne du Parti de Mustafa Barghouti). Les photos du début de la manifestation montre beaucoup de drapeaux des partis. C'est assez ironique car la journée mondiale pour Jérusalem devait être marquée par l'unité. Pourquoi avons-nous besoin de drapeaux des partis dans des manifestations contre l'occupation? Ne devrait-on pas voir uniquement des drapeaux palestiniens?
Quand je suis arrivée, le gaz lacrymogène remplissait déjà l'atmosphère, et les affrontements entre les jeunes palestiniens et les soldats israéliens avaient déjà commencé. L'armée israélienne tirait des balles de métal recouvertes de caoutchouc sur tout ce qui bougeait dans la rue principale. Le va et vient des ambulances était incessant. Des journalistes, et des secouristes ont également été blessés et avaient du mal à se déplacer. Cela a duré pendant 6 heures. Dans l'ensemble, plus de 150 manifestants ont été blessés à Qalandiya ce jour-là. Deux manifestants ont été arrêtés, un Palestinien et un international. Ils n'étaient même pas été à proximité immédiate du checkpoint, et ne posaient clairement aucune menace.
Indépendamment du chaos ou plutôt de l'absence de l'organisation de la manifestation, l'armée israélienne a une fois de plus réprimé avec une violence disproportionnée la manifestation tirant au hasard sur la foule avec des balles de métal recouvertes de caoutchouc et des gaz lacrymogènes, en pulvérisant le "skunk" - un liquide chimique nauséabond sur des maisons palestiniennes, en envahissant le camp de réfugiés, et en entrant de force dans un bâtiment en enfonçant la porte fermée.
Si l'ensemble de la manifestation à Qalandiya s'est révélé assez décevant, le jour de la terre dans toute la Palestine, mais aussi en Israël et dans d'autres pays, a réussi à rassembler un nombre significatif avec des dizaines de milliers de manifestants. Un martyr, Mahmoud Zaqouq, 20 ans, a été tué dans la bande de Gaza,. Il a été abattu froidement d'une tour militaire alors qu'il ne posait à l'évidence pas de menace directe: quelle menace pourrait provoquer une pierre contre un mur de 8 mètres de béton? A Bethléem, un jeune palestinien courageux a réussi à escalader le Mur de séparation à côté d'une tour militaire pour y planter un drapeau palestinien. Il a été touché à la tête avec une bombe lacrymogène. A Jérusalem, les forces israéliennes ont brutalement attaqué les manifestants avec des chevaux. Voir un résumé des événements ici, et une bonne collection de photos et vidéos ici.
Ce qui était également intéressant, c'est de voir que même si l'autorité palestinienne à Bethléem et la police du gouvernement de facto du Hamas à Gaza ont essayé d'empêcher les Palestiniens de protester devant les checkpoints pour éviter des affrontements directs avec l'armée israélienne, les manifestants ont réussi à passer leurs lignes et ont ainsi contesté la statu quo par lequel les dirigeants palestiniens continuent de vouloir maintenir leur peuple sous contrôle au profit de l'occupant. C'est certainement une percée assez significative que les mouvements de résistance devraient analyser afin de mieux définir une stratégie loin des intérêt des partis et des élites qui bénéficient du statu quo.
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