(c) Anne Paq/ActiveStills.org. 19 May; nuit a la belle etoiule/ night outside
Artas village (near Bethlem)
For my English readers, sorry i did not translate the text this time. no time; no energy. i will try next time. but i put a report from news agency.
Artas story 20 mai
Il m’est difficile d’exprimer de ce que je ressens aujourd’hui après une nuit blanche et les scènes de désolation de ce matin.
Pour les faits, depuis quelques jours je me suis jointe à la lutte de certains habitants de Artas, un village magnifique situé à quelques kilomètres de Bethlehem. La vallée de Artas est comme une rivière verte d’agrumes et de serres ; ce qui est assez étonnant en Palestine pour le souligner. Depuis plusieurs mois, les autorités israéliennes travaillent sur les collines environnantes, soi disant pour construire le Mur, mais ce qu’ils construisent ressemble étrangement au mur construit autour des colonies. Ils seraient plutôt en train de construite les infrastructures nécessaires pour étendre la colonie de Efrat, visible de Artas, ou d’en construire une nouvelle. Depuis la semaine dernière, les habitants ont vu les travaux descendre de plus en plus dans la vallée, et ils ont appris qu’il s’agit de construire un système d’évacuation d’égouts pour les colonies. Cela implique la confiscation de nouvelles terres et la destruction des abricotiers de la famille Abuy Sway situé sur le premier terrain . A plus long terme ; toute la vallée et donc les terres agricoles qui constituent le revenu principal du village est menacée.
La mobilisation a été aussitôt lancée par Awwad, un sacré personnage, et il a lancé un appel à rester sur les terres menacées. Ces trois dernières nuit je me suis jointe à cet acte de résistance non-violente et je suis allée coucher à la belle étoile avec des Palestiniens et internationaux. Sans la menace israélienne, autour d’un feu de camp, à partager le thé, les histoires et le narguilé, je me disais sans cesse combien cet endroit serait beau et paisible. J’ai été touchée par ces deux vieilles femmes, parmi les propriétaires des terres, qui montraient sans cesse leur attachement à la terre.
Chaque nuit les soldats sont venus faire leur tour de reconnaissance, pour nous intimider et évaluer notre nombre afin de mieux préparer leurs attaques contre ce grand danger pour la securité d’Israel : des abricotiers aux racines trop profondes, des Palestiniens aux racines encore plus profondes.
La deuxieme nuit, quand je suis revenue un generateur d’electricité avait été installé sur le flanc de la colline au dessus de notre champ, entouré de grillages.
Jeudi soir, nous étions une vingtaine, vendredi soir nous n’étions que 5 ; et alors que je m’apprêtais à décider de ne faire qu’une simple visite samedi soir, Awwad m’a annoncé que, de source certaine, un buldozer était prévu le dimanche matin pour déraciner les abricotiers. Je me suis donc décidée à repasser une nuit à la belle etoile. Nous etions une bonne quarantaine, dont une quinzaine d’Israéliens.
Les soldats étaient déjà autour du champ d’une manière inhabituelle des le début de la soirée. Ils sont venus nous voir pour nous dire que cette nuit était dangereuse et qu’ils avait appris que deux hommes en armes qui rodaient. Ironiquement nous les avons remerciés de se soucier de notre sécurité. En fait ils voulaient bien sûr évaluer notre nombre et notre détermination afin de mieux préparer leur stratégie. Ils ont d’ailleurs pris des photos à cet effet.
La nuit fut courte, autour du feu. A 5h30 un palestinien du village est venu en courant nous a prévenir de l’arrivée éminente des jeeps. Et bientôt une quarantaine de soldats étaient là. Trois personnes en protestation s’étaient enchaînées aux abricotiers, tandis que d’autres s’étaient assis pour former une chaîne humaine. Les soldats se sont d’abord emparés des tentes et les ont jetés par-dessus un muret, ensuite ils ont fait la même chose mais avec toutes les personnes présentes sur le champ. Une fois la place « nette », le bulldozer est arrivé pour faire son travail de destruction, tandis que les altercations ont continué. Nous avons vu impuissants les arbres se faire arracher, le beau muret de pierres se faire détruire. Nous avons continué à essayer de s’approcher, et d’interpeller sans cesse les soldats, y compris les deux vieilles palestiniennes de la famille propriétaire. Awad leur a annoncé : « nous allons replanter » !
En une heure tout etait fini. Et pourtant non rien n’est fini. Les gens de artas ne vont pas s’arreter la, meme s’ils ne sont qu’une poignée au village à se mobiliser, nous nous devons les soutenir, meme si ce n’est qu’avec la rage du desespoir. Parce que leur cause est justee. On nous parle des roquettes palestiniennes mais pas des manifestations pacifiques qui existent partour en Cisjordanie. Chaque semaine des manifestations non-violentes se déroulent, à Bilin, à Um Salamoneh. Chaque jour, des Palestiniens écrivent, essayent de faire entendre leurs voix, continuent d’avoir des projets, de travailler, d’aller à l’université. Des Israéliens continuent aussi couragement d’aller dans les territoires et se joignent aux Palestiniens pour dénoncer l’oppression d’un peuple par un autre.
A Artas, la réalité crue est que des soldats israéliens viennent expulser les gens de leur terres, protéger un bulldozer pour détruire les arbres afin de laisser place à une évacuation d’égout pour les colons. L’armée israélienne est en Cisjordanie au service des colons, au service de la colonisation. Cela n’a clairement rien à voir avec la sécurité d’Israël.
Non rien n’est fini. Juste le temps de ravaler sa colère et de la transformer en quelque chose de positif, le temps de sécher nos larmes, et de se rappeler notre humanité… et la lutte reprend.
Une fois les arbres arrachés, les soldats ont même eu l’indécence de se féliciter et de faire un pique nique sur le site. Ils ont même osé proposer de la nourriture aux Palestiniens qui n’ont pas manqué de répondre à cet ultime affront en paroles acérées.
Les palestiniens ont ensuite erré sur leur terre, abasourdis ; ramassant quelques branches éparses, chacun seul avec ses sentiments devant ce spectacle de désolation. Les internationaux et journalistes sont partis peu à peu. Nous nous sommes assis au milieu du champ dévasté, en silence sous un soleil brûlant. Awad, ce grand gaillard qui en a vu d’autres s’est écroulé en sanglots puis s’est allongé et endormi, non sans avoir insulté les gardes de sécurité qui ont failli lui tirer dessus.
J’ai dû partir, en me disant que l’histoire de Artas n’était pas finie. En fait des le soir, je suis retournée faire le point avec Awad. Pendant la journée, le Ministre de l’information, Mustapha Barghouti, est venu soutenir les habitants et faire une conférence de presse sur le site. Une fois la plupart des journalistes partis, les soldats sont venus et ont attaqué les civils Palestiniens y compris le Ministre, afin de repousser tout le monde au village.
Awad était un peu sonné par la journée mais déterminé coûte que coûte à continuer. Il était conscient de la forte probabilité de son arrestation ; mais il ne voulait pas changer de maison pour la nuit. Nous avons convenu de se retrouver le lendemain pour se rendre sur le site.English
Date: 20 / 05 / 2007 Time: 11:59 Maan news |
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