Wednesday, April 25, 2012

Bassem Tamimi released from Israeli military prison / Bassem Tamimi, libéré de la prison militaire israélienne, Ramallah, 24.04.2012






(c) Anne Paq/Activestills.org, Ramallah, 24.04.2012.

Finally after more than one year in prison, Bassem Tamimi from the West Bank village of Nabi saleh could embrace his wife Nariman Tamimi, his mother who is at the hospital and his friends after his release, Ramallah, April 24, 2012. Bassem Tamimi, one of the central figures in the popular struggle against the settlements’ land theft in Nabi Saleh; was released on bail after more than a year in prison. But he has conditions: he is not allowed to leave Ramallah area and go to his village until the final judge decision.

The whole arrest of Bassem Tamimi was based on testimonies by minors who have been kidnapped in the middle of the night. After hours of being deprived of sleep, they were forced to confess that Bassem incited them to throw stones during the. Bassem, not only dismissed the charges but refused to recognize the legitimacy of the Israeli military courts which have been regularly criticized by human rights organizations for not following the due process of justice. In other words: kangoroo courts which only serve one purpose- legitimizing the repression of Palestinians, especially the ones involved in popular resistance. Bassem has been rightly qualified as a "prisoners of conscience" by Amnesty international. He has spent more than one year in prison because he dared to stand up against injustice.

Last night it was very moving to see Bassem reunited with his wife, mother and friends. Bassem is an inspiration for the ones who know him. The first thing that Bassem did was to visit the solidarity tent for the Palestinian prisoners. The issue of Palestinian prisoners is a major one.
The prisoners are now starting a massive hunger strike- we are talking about 3,000 prisoners following it! Two of them, Bilal Diab and Thaer Halahleh have been hunger-striking for more than 50 days. Still nothing appears in the mainstream media.

The joy and big smile of Bassem were priceless and the small victories are too rare not to be celebrates .. but the struggle for prisoners continues, with Bassem and for all the rest.

Below is the report from Haggai Matar for +972

The Military Court of Appeals ruled that Bassem Tamimi, central organizer of popular demonstrations in Nabi Saleh, will be released on bail Tuesday night after more than a year in prison. The ruling may be a sign of his coming acquittal as Palestinian detainees almost never make bail.

Tamimi is one of the central figures in the popular struggle against the settlements’ land theft in the West Bank village of Nabi Saleh, and a symbol of the non-violent resistance to the occupation on the whole. Following an arrest in his home on March 24 2011, the military court ruled that Tamimi will stay in prison until the end of legal proceedings against him, no matter how long these take. This is a standard procedure with Palestinians as military courts argue that re-apprehension on the event of flight would be extremely difficult, and therefore usually deny bail.

Tamimi declared that he does not recognize the court of the occupier, branding it anti-democratic, and reaffirming his commitment to the non-violent struggle. As his trial unfolded, it became clear that the prosecution’s whole case against Tamimi – who is charged with inciting the village’s youth to hurl stones at soldiers – is based on the testimonies of two teenagers, snatched from their beds in the dead of night, and interrogated without the presence of an adult or without being told of their right to remain silent.

Recently the court decided Tamimi could be released on bail. The military prosecution appealed the decision, but was today denied, and Tamimi was freed Tuesday evening after friends deposited bail, and he himself was told not to leave the Ramallah area.

This might be a sign that the court is either considering acquitting Tamimi in the next trial session, planned for May 15, or that the judges believe he will not get a sentence higher than 13 months. The convication rate of Palestinians in Israeli military prisons, by the way, is 99.74 percent. About two weeks ago, Tamimi was released for 48 hours to visit his mother in hospital. His return from this short vacation might also have influenced the court’s decision.


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Enfin, après plus d'une année en prison, Bassem Tamimi du village de Cisjordanie de Nabi Saleh pouvait embrasser sa femme Nariman Tamimi, sa mère qui est à l'hôpital et ses amis après sa libération surprise, à Ramallah, Avril 24 mai 2012. Bassem Tamimi, l'un des personnages centraux de la lutte populaire contre le vol des terres de Nabi Saleh par les colonies ; a été libéré sous caution après plus d'un an en prison. Mais sous des conditions strictes: il n'est pas autorisé à quitter la zone de Ramallah et aller à son village jusqu'à ce que la décision finale du juge .

L'
ensemble de l'arrestation de Bassem Tamimi a été basée sur des témoignages de mineurs qui ont été enlevés dans le milieu de la nuit. Après des heures de privation de sommeil, on leur a forcé à "avouer" que Bassem les a incités à lancer des pierres au cours des manifestations. Bassem, non seulement a rejeté les accusations, mais a refusé de reconnaître la légitimité des tribunaux militaires israéliens qui ont été régulièrement critiqués par les organisations des droits de l'homme pour ne garantir les droits des accusés. En d'autres termes: il s'agit de tribunaux "kangourou" qui ne servent qu'à un seul but: légitimer la répression des Palestiniens, en particulier ceux impliqués dans la résistance populaire.
Bassem a été à juste titre qualifié de «prisonnies de conscience» par Amnesty International et a obtenu le soutien de beaucoup d'organisations internationales et de consulats. Il a passé plus d'un an en prison simplement parce qu'il a osé s'opposer à l'injustice.

La nuit dernière, c'était très émouvant de voir Bassem enfin réuni avec sa femme, sa mère et ses amis. Bassem est une source d'inspiration pour tous ceux qui le connaissent. La première chose qu'a fait Bassem a été de rendre visite à la tente de solidarité avec les prisonniers palestiniens à ramallah. La question des prisonniers palestiniens, répétons-le, est une question majeure.
3.000 prisonniers palestiniens ont commencé une grève de la faim massive! Deux d'entre eux, Bilal Diab et Thaer Halahleh ont dépassé les 50 jours. Pourtant les médias généralistes n'en parlent toujours pas.

La joie et le grand sourire de Bassem sont inestimables et les petites victoires sont trop peu nombreuses pour être boudées ... la lutte pour les prisonniers se poursuit, avec Bassem et pour tous les autres.


Voir l'article de La Croix avant la libération de Bassem Tamimi:

La Croix
Bassem Tamimi, Palestinien déclaré « défenseur des droits de l’homme » par l’Union européenne, est jugé depuis dix mois.

Sur la route israélienne 443 qui traverse la Cisjordanie se dresse, derrière de gros blocs de béton, la prison d’Ofer. À quelques pas, dans un dédale de grillages surmontés de barbelés, le tribunal militaire juge des Palestiniens de Cisjordanie pour des délits de droit commun et de sécurité.

C’est là que se déroule le procès de Bassem Tamimi, devenu le symbole de la résistance civile de Nabi Saleh. Depuis deux ans, ce village palestinien de 500 habitants, au nord de Ramallah, organise le vendredi des manifestations contre l’extension sur ses terres de la colonie israélienne d’Hallamish.

Bassem Tamimi a été arrêté par l’armée israélienne en mars pour son rôle dans la résistance populaire de son village. Il lui est reproché d’avoir organisé les jeunes en « brigades » et de les avoir incités à jeter des pierres contre les soldats israéliens.

« Les charges retenues contre lui sont basées sur le témoignage de deux mineurs, sur lequel on peut se poser des questions. Nous sommes presque certains qu’il n’a jamais pratiqué la violence, et l’Union européenne a décidé de le déclarer défenseur des droits de l’homme », explique Joris Van Winckel, de la section politique de l’UE pour les Territoires palestiniens. Pour affirmer la vigilance de l’Europe, des diplomates des pays de l’Union assistent à tour de rôle à chacune des audiences. Dans 99,76 % des cas, les tribunaux militaires israéliens ont condamné les accusés palestiniens

L’Union européenne a également cité le cas Tamimi devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, soulignant son inquiétude face à la détention de militants non-violents. « Bassem Tamimi fait l’objet de cinq chefs d’accusation, dont trois se fondent sur une ordonnance militaire qui revient à nier le droit de manifester pour l’ensemble des Palestiniens soumis à l’occupation militaire, droit universellement reconnu », a de son côté regretté le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé dans une lettre du 30 novembre à l’association France Palestine Solidarité.

Mardi 13 décembre, la juge a appelé à la barre le policier qui a interrogé les mineurs dont les témoignages ont conduit Bassem Tamimi en prison. Les deux adolescents sont ensuite revenus sur leurs aveux, qu’ils disent avoir prononcés sous la contrainte. Si le cadre du procès est imposant – la juge, le procureur, le traducteur et la greffière portent l’uniforme israélien –, il tranche avec le ton informel et nerveux des échanges.

Assis, Bassem Tamimi, cheveux poivre et sel, regard clair et fine moustache, semble ailleurs. Il a plaidé non coupable et revendiqué l’organisation de manifestations pacifiques. « Bien que vous prétendiez être la seule démocratie au Moyen-Orient, vous me jugez d’après des lois militaires (…) édictées par des autorités que je n’ai pas élues et qui ne me représentent pas », a-t-il déclaré à la cour.

En 2010, dans 99,76 % des cas, selon un rapport révélé par le quotidien israélien Haaretz, les tribunaux militaires israéliens ont condamné les accusés palestiniens qui comparaissaient devant eux.

Véronique Chocron, à Jérusalem

Sunday, April 22, 2012

Women action against occupation / une action de femmes contre l'occupation, Nabi Saleh, 22.04.2012






(c) Anne Paq/Activestills.org, Nabi Saleh, 22.04.2012

For the first time since the settlers took over the main spring in the village of Nabi Saleh, a group of women managed to reach it and stayed for a few hours there, enjoying a picnic and some music.

This action is supposed to be the first of a series of action led by women who attend to challenge the occupation and also the domination of the men inside the popular struggle. In Nabi Saleh, contrary to most villages involved in the popular resistance, woman have always played a leading role. They have created a new model and dynamic. The group was formed by local Palestinian women, together with international and Israeli supporters. Different generations and nationalities were mixed; linked together by the same ideals of justice and freedom.

The idea was really simple: as women, let's have a picnic on the spring. We were a bit concerned when we heard that even before we started to walk to the Spring, there were already 4 Israeli military jeeps waiting for us. But the Israeli soldiers did not stop the group of women and to our delight we were able to enjoy a great picnic to a beautiful spot that is usually out of reach. Probably the fact that the Israeli army did not intervene was due to the large presence of media. After the shocking images of a commander ramming his M-16 into the face of a Danish activist which dominated the news here this week, the Israeli army did certainly not want to have images of soldiers beating up women having a picnic.

The spirit was high. For once, something very concrete was indeed achieved. Every Friday for the last two years; the inhabitants from Nabi saleh together with their supporters have been routinely shot by tear gas, rubber-coated steel bullets and even some live ammunition when trying to reach their spring. Now a group of determined and brave women did manage to break this circle and challenge the statu quo and the grip of the occupation.

By reclaiming the spring with creative ideas; the women managed to confuse the occupier and left them but no much choice: either to reveal their real face and then look very bad in the media or to give up and let the Palestinians reach their lands. This time they choose the later.

It is hoped that this refreshing action will be followed my many others. Women not only can and should play an important role in the popular struggle, but can be the leading force which can changed the deadlocked statu quo.

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Pour la première fois depuis les colons ont confisqué la source d'eau naturelle principale du village de Nabi Saleh, un groupe de femmes a réussi à l'atteindre et a pu rester pendant quelques heures autour des fontaines et piscines naturelles, en appréciant un pique-nique et de la musique.Cette action est censée être la première d'une série d'actions menées par les femmes qui entendent ainsi contester l'occupation mais aussi la domination des hommes à l'intérieur de la lutte populaire. A Nabi Saleh, contrairement à la plupart des villages impliqués dans la résistance populaire, la femme ont toujours joué un rôle de premier plan. Elles y ont instauré un nouveau modèle très prometteur.Le groupe était formé par des femmes locales palestiniennes, ainsi que des supportrices internationales et israéliennes. Différentes générations et nationalités étaient mélangées; reliées entre elles par les mêmes idéaux de justice et de liberté.

L'idée était très simple: en tant que femmes, nous voulons avoir un pique-nique près de la source. Nous nous sommes inquiétées quand nous avons entendu que, avant même le début de notre marche vers la source; il y avait déjà 4 jeeps militaires israéliennes qui nous attendaient. Mais les soldats israéliens n'ont pas arrêté le groupe de femmes et à notre grande joie, nous avons pu profiter d'un grand pique-nique dans cet endroit magnifique qui est généralement hors de portée. Probablement le fait que l'armée israélienne ne soit pas intervenue était due à la forte présence des médias. Après les images choquantes
qui a dominé les nouvellescette semaine d'un commandant israélien qui a frappé en plein visage un militant danois avec son M-16, l'armée israélienne ne veut certainement pas avoir des images de soldats battant des femmes ayant un pique-nique.

L'atmosphère lors du picque-nique était assez extraordinaire. Pour une fois, quelque chose de très tangible avait été effectivement atteint. Tous les vendredis ces deux dernières années, les habitants de Nabi Saleh ainsi que leurs supporters ont été systématiquement pris pour cibles par des gaz lacrymogènes, des balles en acier recouvertes de caoutchouc et même parfois par balles réelles lors des tentatives d'atteindre cette même source d'eau. Maintenant un groupe de femmes déterminées et courageuses ont réussi à briser ce cercle et défier le statu quo et l'emprise de l'occupation.


En récupérant la source d'eau avec des idées créatives, les femmes ont réussi à confondre les forces occupantes en les mettant face à un difficile dilemme: soit de révéler leur vrai visage devant les médias en attaquant un groupe de femmes ou de laisser les Palestiniens accéder à leurs terres. Cette fois, ils ont choisi la deuxième option.


Il est à espérer que cette action rafraîchissante sera suivie de nombreuses autres. Non seulement les femmes peuvent et doivent jouer un rôle important dans la lutte populaire, mais elles peuvent devenir cette force motrice qui pourrait bien changer le statu quo et l'impasse dans laquelle les Palestiniens semblent se trouver.

Nilin demonstration, 20.04.2012









(c) Anne Paq/Activestills.org, Ni'lin, 20.04.2012.

I have not been back to Ni'lin demonstration since such a long time. The protest is still going on but after 5 martyrs and hundreds of protesters arrested over the years; the number of participants is quite low. Still it does continue, and this is a voice which says again and again: we still resist.
The best part was the walk through the stunning landscape, passing through these old olive trees, before we arrived to the ugly Wall which kills the view and prevents the villagers to access most of their lands, leaving plenty of room for the expansion of the nearby settlement. The Israeli soldiers did not bother to cross the Wall and shot from the other side, repeatedly also at level heads, some tear gas canisters and rubber-coated steel bullets.

Report by PSCC:

Dozens joined the protests against the Wall in Ni'ilin this week. During the demonstration, Israeli soldiers shot tear-gas canisters directly at protesters, against its own open-fire regulations. One boy was injured by a rubber coated bullet and evacuated.

Some fifty residents of the village of Ni'ilin, and a handful of Israeli and international activists joined the weekly protests against the Wall and settlements in the village this week. Shortly after the Friday prayer, which took place in the olive groves, protesters marched towards the Wall. As they were approaching the concrete wall that surrounds the separation fence, they were targeted by Israeli soldiers stationed safely on the other side. The soldiers also used the "skunk", foul-smelling water cannon, aiming to disperse the demonstration. At this point, protesters moved to the western stretch of the Wall, where clashes erupted between the army and the local youth. During these clashes, the army shoot tear gas canisters directly at protesters, in head level, against its own open-fire regulation. Several protesters have been severly injured in the past due to this manner of shooting. Mustafa Tamimi from the neighboring village was killed earlier this year when a tear gas canister was shot at him from close range. The army also used rubber-coated bullets, which led to the injury of one youth, who was evacuated to the hospital to receive medical treatment.

------Français-------------------------------------------------------------------------------------------------

Je n'avais pas participé aux manifestations à Ni'lin depuis longtemps. La protestation continue, mais après 5 martyrs et des centaines de manifestants arrêtés au cours des dernières années, le nombre de participants est assez faible. Cependant, ces manifestations existent et portent une voix qui dit encore et encore: nous continuer de résister et de refuser la spoliation de nos terres et de nos droits.

La meilleure partie de cette manifestation a été de marcher à travers les magnifiques paysages autour du village, en passant près des ces vieux oliviers centenaires, avant que nous arrivions face au Mur hideux qui gâche à jamais la vue et empêche les villageois d'accéder à la plupart de leurs terres, laissant beaucoup de place pour l'expansion de la colonie voisine. Les soldats israéliens n'ont pas pris la peine de franchir le Mur et se sont contenté de tirer
des gaz lacrymogènes et des balles en acier recouvertes de caoutchouc de l'autre côté du Mur, à plusieurs reprises au niveau des têtes.

Friday, April 20, 2012

Prisoners day/ la journée pour les prisonniers, 17.04.2012





photo 1: by Oren Ziv/Activestills
Khader Adnan plays with his daughters on his first day out of Israeli jail in the West Bank village of Araba, near Jenin, April 18, 2012.
Israeli authorities released on late April 17 the former hunger-striking administrative detainee Khader Adnan, after he had been detained in Israeli jail for 4 month without a trial, on the first 67 days he was holding a hunger strike.
At least 1,200 Palestinian prisoners in Israeli jails launched an open-ended hunger strike on 17 April.

Photo 2:
Palestinians display pictures of relatives in jail during a gathering marking Palestinian Prisoners Day in the West Bank city of Ramallah, April 17, 2012.

Photo 3: Clashes in front of Ofer military prison with Palestinian protesters following a demonstration to mark the Prisoners' Day near Israeli military prison of Ofer, in the West Bank city of Betunia, April 17, 2012.

Photo 4:
Journalists run away from the "skunk" -an Israeli army water canon spraying foul smelling chemical water, during a protest marking Palestinian Prisoners Day in front of the Israeli miltary prison of Ofer, in the West Bank city of Betunia, April 17, 2012.

This is not a minor issue. There are around 5,000 Palestinian prisoners who are still held in Israeli prisons and detention facilities, mostly inside Israel, in violation of the Fourth Geneva Convention, particularly Article 76 which stipulates that “protected persons accused of offences shall be detained in the occupied country, and if convicted they shall serve their sentences therein.” Most of them are political prisoners so why when people feel outrage about the political prisoners in China or in Syria, they are silent about the Palestinian prisoners?

Nobody could better talk about the prisoners than Khader Adnan who gave an interview to Linah Alsaafin for Al Jazeera the day after his release:

'Hunger strike a signal to world's oppressed'

Khader Adnan recounts his 66-day fast in Israeli jail that has made him a symbol of Palestinian resistance.

When Palestinian hunger striker Khader Adnan called his mother at 11:30pm on Tuesday night, she burst into tears. "He told me, 'Mother I am on my way home,'" she said. “For the first time in months my heart was at ease again." For Palestinians, Khader Adnan has become a symbol of resistance and steadfastness, or sumoud, after he waged a 66-day hunger strike against the Israeli prison service. He began his hunger strike immediately after his violent arrest by Israeli soldiers on December 17, 2011. He was detained under what Israel calls "administrative detention", a policy adopted from the era of the British mandate. Under administrative detention, Israel can detain a prisoner for up to six months, renewable indefinitely, without ever charging the prisoner or presenting any evidence against them.
There are currently more than 4,500 Palestinian prisoners in Israeli jails, over 300 of those, in administrative detention. Adnan’s hunger strike, which eventually attracted international media attention and solidarity from around the world, inspired other administrative detainees to go on hunger strike. Hana Shalabi went on strike for 43 days before she was released and deported from her village in the West Bank to Gaza. Five others are now in the Ramleh prison hospital, including Bilal Thiab and Thaer Halahleh, who have not eaten for 52 days. After more than two months without food, Adnan’s lawyer brokered a deal in February with Israeli officials that saw him released on April 17. Coincidentally, that is the same day Palestinians commemorate Prisoners Day, which was marked this year by the open-ended hunger strike of 1,600 prisoners.
Sahar Francis, director of the Ramallah-based rights group Addameer, saw Adnan's hunger strike as a catalyst for this current mass hunger strike movement. "I definitely think the successful hunger strike of Khader Adnan and his release was a main feature in inspiring the 1,600 prisoners to carry out this act now, which is a continuation of what they began in September 2011," he says. "It should be noted that a successful hunger strike depends a lot on internal support, international pressure from the EU and UN, and the policy of the Israeli prison authorities."

Khader Adnan, who was was reunited with his family just before midnight on Tuesday, after visiting the families of the prisoners in Arrabeh, seven of whom are serving life sentences, later spoke to Al Jazeera.

Al Jazeera: You've undergone the most difficult experience of your life and have been separated for months from your family. Why did you first stop by the families of other prisoners before seeing your own, and how does it feel to be free again?
Khader Adnan: Every day we live through Prisoners’ Day and its special symbolism. I went to see the families of those imprisoned before seeing my own family as a token of appreciation for their support during my imprisonment and their enduring anguish at having loved ones behind the bars of the Israeli occupation.
My freedom is incomplete because of the prisoners who I've left behind. We salute all of the prisoners; Lina Jarbouni [the longest serving female prisoner], Sheikh Ahmad Hajj [the oldest prisoner on hunger strike], Omar Abu Shalalah, Jaafar Ezzedine, Hassan Safadi, and of course Thaer Halaleh and Bilal Thiab.
I was received by Bilal Thiab's mother in [the nearby village of] Kufr RaI and relayed to her his message of endurance and commitment to his hunger strike.
After 66 days of refusing food, you spent 53 days recuperating. Did the treatment at the hands of the Israeli officers during your imprisonment improve after you ended your hunger strike?
No, not at all. Up until the last day in the prison hospital they would embark on ways to humiliate me, such as opening the door to stare at me whenever I would use the bathroom or shower.
When I was hunger striking, they would purposely eat and drink in front of me. They would insult me, call me a dog. One told me that they still haven't done anything to me yet. Their manners are so unscrupulous.
They tried to provoke me by repeating that my wife was unfaithful to me, and that my daughters were not mine. What else could they do? They banned the media from covering my case, proof that they are afraid of the truth.
Even after I ended my hunger strike, as I was being transferred from the hospital in Safad to Ramleh, they did so in a way so that no one could see me.
They kidnapped me and pushed me through an inner garage. My appeal was held in the hospital cafeteria! Is Israel that afraid of showing its true face to the world?
How did you manage to find the resilience and strength in continuing your hunger strike, especially after the three times your family visited you?
[Hurried laugh] I don't know how I did it. All strength comes from God, and when I began my hunger strike I knew that it would be until freedom or death … sometimes I am puzzled myself!
Israel granted permission for my family to see me not out of the goodness of their own hearts, but because they thought that the sight of my family would be enough to pressure me into eating again. It achieved the opposite effect, and I was further inspired to challenge my jailers.
I've spent many sleepless nights from the pain my body was going through. However, my family's happiness, my people's happiness, and the free people's happiness all over the world made me forget that I've ever experienced pain throughout my hunger strike.
Sixteen hundred Palestinian prisoners are on their third day of an open-ended hunger strike in Israeli jails demanding improved living conditions, including the right to family visits and the right to receive family photographs. Will this tactic succeed in translating a popular resistance movement outside of the prison walls amongst Palestinians?
My stance will always be with the prisoners, whether next to them, behind them, or in front of them. From the Gaza Strip to the West Bank to the '48 territories and the exile, every Palestinian is obliged to stand united.
We are all the children of the same cause, and one people living under the same occupation. I saw so much support from our family in 1948 Palestine, from the Palestinian doctors and nurses, the Palestinians in Haifa, the school girls from Nazareth who wrote an assignment on me … I will never forget their love.
The mass hunger strike is a signal to all oppressed and vulnerable people everywhere, not just Palestinians. It's a message to everyone suffering from injustice, under the boot of oppression. This method will be successful, God willing, and will achieve the rights of the prisoners.
I ask God to move the consciences of the free people around the world. I thank them all, especially Ireland, for they have stood by my hunger strike. I ask them to stand in solidarity with all the Palestinian prisoners on hunger strike in the past, present and future, with our tortured and oppressed people who live under the injustice of occupation day and night.
As the Palestinian prisoner to go on the longest hunger strike and survive, how does it feel becoming a symbol not just for Palestinian steadfastness but for resistance among other oppressed people?
During my days in the [Meir Ziv] hospital in Safad, occupied pre-partition Palestine, I was reminded of the holiness and the glory of this land. Being close to the resisting countries of Lebanon and Syria all gave me further incentive to defy the Israeli prison authorities, which I don't recognise.
I have barely presented anything worth of value to the Palestinian cause. I work at a bakery and sell zaatar, and will continue to do so to remind every Palestinian that their roots are deeply entrenched in this land, among the olive trees and the zaatar.

Source:
Al Jazeera



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Photo n.1 par Oren Ziv/ Actuvestills.org
Khader
Adnan joue avec ses filles lors de sa première journée de sortie de prison israélienne dans le village de Cisjordanie d'Araba, près de Jénine,le 18
Avril , 2012.
Les Autorités israéliennes ont libéré dans la nuit du
17 Avril Khader Adnan détenu en administration administrative pour 4 mois sans procès et après qu'il ait suivi une grève de la faim pendant les 67 premiers jours de détention, ce qui a conduit les autorités israéliennes a le relaché.
Au moins 1200 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ont lancé une grève de la faim ouverte le 17 Avril.


Photo 2:
Les Palestiniens brandissent des photos des membres de leurs famille en prison lors d'un rassemblement marquant la Journée pour les prisonniers palestiniens dans la ville de Ramallah en Cisjordanie, le 17 Avril 2012.

Photo 3: Des affrontements près de la prison militaire israélienne d'Ofer suite à une manifestation pour marquer la Journée pour les prisonniers palestiniens, près de Ramallah, le 17 Avril 2012.

Photo 4:
Les journalistes fuient le "skunk", un véhicule israélien qui pulvérise un liquide chimique nauséabond, lors d'une manifestation marquant
la Journée pour les prisonniers palestiniens devant la prison israélienne d'Ofer, près de Ramallah; le 17 Avril 2012.

La question des prisonniers n'est pas une question mineure. Il y a environ 5.000 prisonniers palestiniens qui sont encore détenus dans les prisons
et centres de détention israéliens, surtout à l'intérieur d'Israël, en violation avec la Quatrième Convention de Genève, en particulier l'article 76 qui stipule que «Les personnes protégées inculpées seront détenues dans le pays occupé et si elles sont condamnées, elles devront y purger leur peine.. "
La plupart d'entre eux sont des prisonniers politiques, alors pourquoi quand les gens s'indignent au sujet des prisonniers politiques en Chine ou en Syrie, ils gardent le silence sur les prisonniers palestiniens?


Qui mieux que Khader Adnan peut parler du sort des prisonniers palestiniens?
 Ci-dessous la traduction d'un entretien effectué par Linal Alsaafin pour Al Jazeera traduit par ISM-France:

Palestine - 22 avril 2012

"La grève de la faim est un signal aux opprimés du monde" - Entretien avec Khader Adnan

Par Khader Adnan
21.04.2012 - Al Jazeera : Vous venez de vivre l'expérience la plus difficile de votre vie et vous avez été séparé de votre famille pendant plusieurs mois. Pourquoi vous êtes-vous arrêté d'abord auprès des familles des autres prisonniers avant de voir votre propre famille, et que ressentez-vous d'être à nouveau libre ?
Khader Adnan : Nous vivons chaque jour grâce à la Journée du Prisonnier et à sa symbolique particulière. Je suis allé voir les familles de ceux qui sont emprisonnés avant de voir la mienne en signe de reconnaissance pour leur soutien pendant mon incarcération et pour l'angoisse permanente que représente l'emprisonnement des bien-aimés derrière les barreaux de l'occupation israélienne.

Khader Adnan accueilli chez lui à Arraba, près de Jenin, le 17 avril 2012, après sa libération des geôles de l'occupation sioniste. (AFP PHOTO/ SAIF DAHLAH)
Ma liberté n'est pas complète parce que j'ai laissé derrière moi des prisonniers. Nous saluons tous les prisonniers : Lina Jarbouni [la femme purgeant la plus longue peine], Sheikh Ahmad Hajj [le prisonnier le plus âgé en grève de la faim], Omar Abu Shalalah, Jaafar Ezzedine, Hassan Safadi, et bien sûr Thaer Halaleh et Bilal Thiab. La mère de Bilal Thiab m'a reçu à Kufr RaI [village voisin] et je lui ai transmis son message d'endurance et d'engagement dans la grève de la faim.

Après avoir refusé toute nourriture pendant 66 jours, vous avez passé 53 jours à récupérer. Le traitement des officiers israéliens pendant votre emprisonnement s'est-il amélioré après la fin de votre grève ?

Non, pas du tout. Jusqu'au dernier jour à l'hôpital de la prison, ils n'ont cessé de m'humilier, ouvrant la porte pour me regarde lorsque j'étais aux toilettes ou sous la douche.
Pendant que j'étais en grève de la faim, ils venaient exprès boire et manger devant moi. Ils m'ont insulté, m'ont traité de chien. L'un d'entre eux m'a dit que je n'avais encore rien vu. Leur comportement était tellement honteux.
Ils ont essayé de me provoquer en me répétant que ma femme était infidèle, et que mes filles n'étaient pas à moi. Que pouvaient-ils faire d'autres ? Ils ont empêché les médias de couvrir mon cas, preuve qu'ils ont peur de la vérité.
Même après que j'ai interrompu ma grève de la faim, alors qu'on me transférait de l'hôpital de Safat à Ramleh, ils ont fait en sorte que personne ne puisse me voir.
Ils m'ont kidnappé et m'ont poussé dans un garage. On a entendu mon appel jusqu'à la cafétéria de l'hôpital ! Israël a donc tellement peur de montrer son vrai visage au monde ?

Comment avez-vous réussi à trouver la résilience et la force de continuer votre grève de la faim, en particulier après les trois visites de votre famille ?

[Rires] Je ne sais pas. Toute la force vient de Dieu, et lorsque j'ai commencé ma grève de la faim, je savais que ce serait jusqu'à la liberté ou la mort... quelquefois je m'étonne moi-même !
Israël n'a pas autorisé ma famille à venir me voir par bonté d'âme mais parce qu'ils pensaient que voir ma famille serait suffisant pour me forcer à m'alimenter à nouveau. Ce fut l'effet inverse, et cela m'a donné encore plus de force pour défier mes geôliers.
J'ai passé de nombreuses nuits blanches tant mon corps était douloureux. Cependant, le bonheur de ma famille, le bonheur de mon peuple et le bonheur des gens libres dans le monde entier m'a fait oublier la douleur que j'ai ressentie tout au long de ma grève de la faim.

Mille six cents prisonniers palestiniens en sont à leur troisième jour de grève de la faim illimitée dans les geôles israéliennes pour exiger une amélioration de leurs conditions de vie, dont le droit aux visites familiales et de recevoir des photos de leurs familles. Cette tactique réussira-t-elle à se transformer en un mouvement de résistance populaire à l'extérieur des murs des prisons parmi les Palestiniens ?

Je serai toujours aux côtés des prisonniers, que ce soit à côté d'eux, derrière eux ou devant eux. De la Bande de Gaza à la Cisjordanie et aux Territoires 48 et en exil, les Palestiniens doivent rester unis.
Nous sommes tous les enfants de la même cause, et un seul peuple vivant sous occupation. J'ai vu tant de soutien de notre famille en Palestine 48, des médecins et des infirmières palestiniennes, des Palestiniens d'Haïfa, des écoliers de Nazareth qui ont fait un devoir sur moi... je n'oublierai jamais leur amour.
La grève de la faim massive est un signe à tous les opprimés et à tous les gens vulnérables, partout, pas seulement aux Palestiniens. C'est un message pour tous ceux qui souffrent d'injustice, sous la botte de l'oppression. Cette méthode réussira, si Dieu le veut, et nous obtiendrons les droits des prisonniers.
Je demande à Dieu de toucher les consciences des gens libres du monde entier. Je les remercie tous, en particulier l'Irlande, pour avoir été à mes côtés pendant ma grève de la faim. Je leur demande d'être solidaires avec tous les prisonniers palestiniens en grève de la faim par le passé, le présent et à l'avenir, avec notre peuple torturé et opprimé qui vit sous une occupation injuste jour et nuit.

En tant que prisonnier palestinien qui a fait la plus longue grève de la faim et qui a survécu, que ressentez-vous d'être devenu un symbole, non seulement de la détermination palestinienne mais de la résistance parmi les peuples opprimés ?

Pendant que je me trouvais à l'hôpital [Meir Ziv] à Safad, en Palestine occupée d'avant le partage, je me rappelai la sainteté et la gloire de cette terre. Etant proche des pays résistants du Liban et de la Syrie, cela m'a incité davantage à défier les autorités pénitentiaires israéliennes, que je ne reconnais pas.
Je n'ai pas fait un cadeau de grande valeur à la cause palestinienne. Je travaille dans une boulangerie et je vends du zaatar, et je continuerai à le faire pour rappeler à chaque Palestinien que ses racines sont profondément implantées dans cette terre, parmi les oliviers et le zaatar.


Source : Al Jazeera
Traduction : MR pour ISM

Saturday, April 14, 2012

Cultural resistance in Al Walaja / De la resistance par la culture, Al Walaja, 13.04.2012



(c) Anne Paq/Activestills.org; Al Walaja, 13.04.2012

A wonderful event was organized in the village of Al Walaja, right on the lands which are due to be confiscated by Israel once the Wall is completed, next to the house of Omar Hajajlah, left on the other side of the route of the Separation Wall. The house will be totally surrounded by a fence and will be connected by the rest of the village by a tunnel which will be probably monitored by the Israeli army. In other words, the house will be a cage inside a prison called Al Walaja, itself into a larger prison called the West Bank.

During the event, members of the Freedom Theater from Jenin stage stories of resistance to Israel's occupation. The event also included traditional music and hop hop. Youth of the village spontaneously started to dance dabke.
The big smile of one of the son of Omar when he was dancing is priceless and says a lot about the necessity of organizing these kind of solidarity actions.
One old villager said that she was happy because everybody was carrying a bit of Al Walaja in their heart. Indeed we do. The event was truly amazing and inspiring.

Israeli soldiers came in force- not less than 4 jeeps to monitor these subversive activities, but that did not spoil the mood of the crowd adamant to enjoy a day of joy and freedom.

Still at the end it was heartbreaking to watch Omar and his kids, walking back alone to their house on the route of then Wall, facing the prospect of not being able to have visitors soon, not to mention any party.

Once completed, the path of the Wall is designed to encircle the village's built-up area entirely, separating the residents from Bethlehem, Jerusalem, and almost all their lands.

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Un événement exceptionnel a été organisé dans le village d'Al Walaja, sur les terres qui vont être confisquées par Israël une fois que la construction du Mur sera achevée, à côté de la maison d'Omar Hajajlah, qui se retrouve de l'autre côté de la route du Mur . La maison sera complètement encerclée par une clôture et sera reliée au reste du village par un tunnel qui sera probablement contrôlé par l'armée israélienne. En d'autres termes, la maison sera une cage à l'intérieur d'une prison appelée Al Walaja, elle-même située dans une plus grande prison appelée la Cisjordanie.

Pendant l'événement, les membres du Théâtre de la Liberté à Jénine ont mis en scène des histoires de résistance à l'occupation israélienne, racontées par des habitants de Al-Walaja. L'événement a aussi inclus de la musique traditionnelle et du hip hop. Les jeunes du village se sont mis spontanément à danser la dabké, souflant un vent de liberté à Al Walaja. Le grand sourire de l'un des fils d'Omar, alors qu'il dansait est inestimable et en dit long sur l'importance d'organiser de telles actions de solidarité.

Une habitante du village a dit combien elle était heureuse parce que tout le monde portait désormais un peu d'Al Walaja dans leur cœur; et en effet nous le portons tant l'évenement était exceptionnel et porteur d'inspiration.

Les soldats israéliens était venus en force-au moins 4 jeeps pour surveiller ces activités très subversives, mais cela n'a pas gâcher l'ambiance et la détermination de la foule de profiter de cette journée de joie où soufflait un vent de liberté.

A la fin, il était cependant navrant de voir Omar et ses enfants revenir seuls vers leur maison en empruntant la route du Mur, faisant face à la perspective proche de ne pas être en mesure d'avoir des visiteurs, et encore moins d'organiser une fête.

Une fois terminé, le Mur encerclera complètement les maisons du village et séparera les résidents de Bethléem, Jérusalem, et presque de toutes les terres.





Al Ma'sara demonstration, 13.04.2012






(c) Anne Paq/Activestills.org, Al Ma'sara, 13.04.2012.

As usual; the demonstration was against suppressed by the Israeli army who blocked protesters and did not allow them to walk towards the lands confiscated by the Wall. There were more Israeli soldiers than protesters.

Comme d'habitude, la manifestation a été réprimée par l'armée israélienne qui a bloqué les manifestants et ne leur ont pas permis de marcher vers les terres confisquées par le Mur. Il y avait plus de soldats israéliens que les manifestants.

Israeli soldiers speechless at Al Ma'sara demonstration / Des soldats israéliens muets à la manifestation de Al Ma'sara, Palestine, 13.04.2012



I am not an advocate for talking to the Israeli soldiers during demonstrations. In most cases, the conversations will be totally fruitless, I will get angry and the soldiers will not change their positions. One cannot be moral when in the middle of an immoral system. I just maybe do not have the patience for this kind of talk so I stick to my photography.

But in the last demonstration in Al Ma'sara I was particularly annoyed by the Israeli soldiers who were all joking and smiling while being right in the middle of a Palestinian village and preventing the protesters to reach the lands confiscated by the Wall.
One of the means that I found to remind them that they were not in a pique-nique or at the beach was to point my camera directly at one of them who talked to me before and asked a simple question. I wanted to make them feel under the spotlight.

Did they feel a bit uncomfortable? Maybe. Would they think about my question later? Who knows.

I did not have any answer. Part of the reason is that usually the Israeli soldiers are prevented by their commander to enter in any dialogue with the protesters or journalists. Maybe it is also quite difficult to explain why more than 30 soldiers are entering a Palestinian village every Friday to prevent the unarmed protesters to walk to their lands.

The only answer I have is to be called "pretty", which I found extremely offensive in that context.
A Palestinian friend of mine reported that today she was called a "whore" by the Israeli soldiers.
Two reminders that militarism and sexism are going hand and hand.

by the way I have the answer: if the Israeli soldiers are coming to the village every Friday is because they want to protect the nearby settlers, and repress any actions related to the popular resistance, however small. One of the big fears for Israel is that the popular resistance spreads to many villages, and reach another level.

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Je ne suis pas vraiment une partisane de parler aux soldats israéliens au cours des manifestations. Dans la plupart des cas, les conversations s'avéreront être totalement inutiles. Je me mettrai en colère devant les même arguments souvent répétés en boucle ("je ne fais qu'obéir aux ordres", "nous devons nous défendre contre les Palestiniens qui aiment se faire sauter, etc.) et les soldats ne changeront pas leurs positions. On ne peut pas être moral au milieu d'un système immoral. Je crois que je n'ai simplement plus la patience pour ce genre de conversation alors je m'en tiens à ma photographie.

Mais lors de la dernière manifestation à Al Ma'sara j'ai été particulièrement agacée par les soldats israéliens qui n'arrêtaient pas de plaisanter et de sourire tout en étant en plein milieu d'un village palestinien et empêchant les manifestants d'atteindre les terres confisquées par le Mur. Un des moyens que j'ai trouvé pour les interpeler et leur rappeler qu'ils n'étaient pas en pique-nique ou à la plage est de pointer mon appareil photo directement sur l'un d'eux qui m'avait précédemment parlé et de lui poser une
simple question: "Pourquoi êtes-vous ici?" . Je voulais qu'ils se sentent sous un regard extérieur.

Se sont-ils sentis mal à l'aise? Peut-être. Penseront-ils à ma question plus tard? Qui sait.

Je n'ai pas eu de réponse. Généralement, les soldats israéliens ne sont pas autorisés par leur commandant à dialoguer avec les manifestants ou des journalistes. Peut-être etait-il aussi difficile d'expliquer pourquoi plus de 30 soldats israéliens entrent dans un village palestinien, chaque vendredi pour empêcher les manifestants non armés de marcher jusqu'à leurs terres.

La seule réponse que j'ai recolté est d'être appelée «mignonne», ce que j'ai trouvé extrêmement choquant dans ce contexte. Une amie palestinienne a quant à elle reporté aujourd"hui que dans une manifestation, un soldat israélien l'a appelée "prostituée".
Deux anecdotes qui nous rappelle que miliarisme et sexisme vont main dans la main.


Au fait, j'ai déjà la réponse: si les soldats israéliens viennent au village tous les vendredis, c'est parce qu'ils veulent protéger les colons des environs, et réprimer toutes les actions liées à la résistance populaire, aussi petites soient-elles. Une des grandes craintes pour Israël, c'est que la résistance populaire se répande dans de nombreux villages, et passe à un autre niveau.

Monday, April 09, 2012

Palestinian spring / Printemps en Palestine, March and April 2012
















Anne Paq/Activestills.org: Nabi Saleh, Jayyus, North West Bank, Walaja, Marsaba and Wadi Quelt.

Photo 1: a Palestinian youth during the weekly demonstration against the occupation, Nabi Saleh, 06.04.2012 / Une jeune Palestinien pendant la manifestation hebdomadaire contre l'occupation de Nabi Saleh, 06.04.2012

Photo 2: a Palestinian photographer on the ground after he was hit by a tear gas canister in his head during the weekly demonstration against the occupation, Nabi Saleh, 06.04.2012 / Un photographe Palestinien au sol après avoir été touché à la tête par un projectile de gaz lacrimogène pendant la manifestation hebdomadaire contre l'occupation de Nabi Saleh, 06.04.2012


Every year the Palestinian Spring takes me by surprise: yes I am surprised again and again. I am suddenly struck by the beauty of the familiar landscapes being transformed by the Spring. Flowers bloom, green appears even in the desert, water also in places usually dry. A urge to hike and embrace every tree becomes overwhelming. Then after these euphoric moments, I cannot help myself feeling the stings of the occupation. The scars in the landscapes left by the route of the Wall become even more unbearable. The presence of the settlers enjoying a bath in the Wadi Quelt as they own the place also spoils the moment. We just cannot pretend that all is beautiful and never mind the rest. The nature shouts in all places that she is being raped: barbed wires, concrete wall, electronic fences, trenches, settlements look so alien in these landscapes.
A few unspoiled places remain as a testimony that Palestine can be one of the most beautiful places on earth. We will not pretend that everything is fine under the occupation, and we should also take our strength and inspiration from these flowers and beautiful landscapes to continue the spring with a political one.

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Chaque année, le Printemps Palestinien me prend par surprise: oui, je suis surprise encore et encore. Je suis tout d'un coup frappée par la beauté des paysages familiers qui sont transformés par le printemps.
Les fleurs surgissent, le vert apparaît même dans le désert ainsi que l'eau dans des endroits généralement secs. Une envie pressente de randonnée et de serrer dans mes bras tous les arbres m'envahit. Puis, après ces moments d'euphorie, je ne peux pas m'empêcher de ressentir les piqûres de l'occupation. Les cicatrices laissées par le tracé du mur devient encore plus insupportable. La présence des colons qui se baignent dans la rivière de Wadi Quelt commes s'ils étaient les seigneurs de l'endroits gâche le moment.

Nous ne pouvons pas
prétendre que tout est beau et tant pis pour le reste. La nature crie dans tous ces lieux qui pourraient être idyliques qu'elle est violée: les barbelés, le Mur de béton, les km de clôtures électroniques, les tranchées, les colonies apparaissent comme des impostures dans ces paysages.
Quelques places restent intactes et deviennent le témoignage que la Palestine pourrait être l'un des plus beaux endroits sur terre.
Nous ne pouvons prétendre
que tout va bien sous l'occupation, et nous devrions également prendre notre force et l'inspiration de ces fleurs et de beaux paysages pour poursuivre le printemps, un printemps politique.