Saturday, September 20, 2014

Gazapocalypse, Tuffah, Gaza city, 18.9.2014


This was a quarter full of homes

 This was a children bedroom

 This was a living room

 This was a bedroom

 This was a toilet

 This was a barber shop (right)`

 This was a road that used to be fine for cars

This was the stairs to have access to their home

(c) Anne Paq/Activestills.org, Tuffah, Gaza city, 18.9.2014

End of the world, science-fiction movie? a city after a tsunami?
No this is how some parts of Gaza Strip look today.
This is a men-made deliberate disaster

Est ce qu'on est dans un film de science fiction après la fin du monde? Une ville après un terrible tsunami ou un tremblement de terre? 
Non, mais voilà à quoi ressemblent certaines parties de Gaza aujourd'hui.
C'est un désastre perpétré délibérément par des hommes sur d'autres hommes.



Tuesday, September 16, 2014

Those left behind, Deir al-Balah, 16.9.2014 / Ceux qui restent et les autres, 17.9.2014


                             
 Mustafa Alouh in front of his destroyed home. he lost 8 members of his family
Mustafa Alouh devant sa maison détruite par une frappe israélienne. il a perdu 8 membres de sa famille


 Survivors: Oifa and Momem, the only 2 children of Mustafa who remain alive
Survivants: Oifa et Momem, les 2 seuls enfants de Mustafa qui sont encore vivants

 Eman, 18, was killed by a big stone who flew onto her room following the attack on her uncle's home down the road. She was not on her bed as she praying at the time of the attack
Eman, 18 ans, a été tuée par une grosse pierre qui a volé dans sa chambre après l'attaque sur la maison de son oncle. Elle n'était pas sur son lit, mais elle priait au moment de l'attaque

8 members of the family Alouh killed. All the 5 members of the family of Rafat Alouh (center of the photo) were killed.
8 membres de la famille Alouh tués. Tous les 5 membres de la famille de Rafat  Alouh (au centre) ont été tués

(c) Anne Paq/Activestills.org, Deir Al-Balah, 16.9.2014


Is this a Tsunami?

No this is a deliberate man-made disaster. This is the aftermath of the he seven-week Israeli military offensive. This is what remains of the house of Mustafa Alouh (standing on the photo) in Deir-al-Balah after an Israeli attack which killed 8 members of his family, including three of his sons. In front of him the home of his son Rafat, disappeared. All the immediate family of Rafat is gone: Rafat,his wife Nabila and their three children Mustafa (10), Maisara (7) and Farah (6). Eman his niece who was living down in another house in the street was also killed as she was praying by a big stone flying.

Mustafa miraculously survived as he woke up for pray and went to the kitchen to join his wife Butheina who was preparing tea. Mustafa has two children left Oifa and Momem, both injured during the attack.
I am working now on another series "Those left behind".


At least 140 Palestinian families in Gaza have had three or more members killed in the same incident, for a total of 735 fatalities. Who are these families, what remains of them? Who are the survivors and how they are coping after such loss?

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Est-ce un tsunami? 


Non c'est une catastrophe d'origine humaine délibérée. Il s'agit des conséquences de sept semaines d'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza. C'est ce qui reste de la maison de Mustafa Alouh (debout sur ​​la photo) à Deir-al-Balah après une attaque israélienne qui a tué huit membres de sa famille, dont trois de ses fils. En face de lui la maison de son fils Rafat, a complètement disparu. Il ne reste qu'un trou béant de plusieurs mètres de profondeur. Des experts ont dit à la famille que la bombe qui a été utilisée fait plus d'une tonne. Elle a projeté des débris partout aux alentours, des corps ont été retrouvés chez les voisins. 
Toute la famille proche de Rafat a été décimée: Rafat,  sa femme Nabila et leurs trois enfants Mustafa (10), Maisara (7) et Farah (6). Eman (18) sa nièce qui vivait dans une autre maison dans la rue a également été tuée. Alors qu' elle priait elle a reçu une grosse pierre sur la tête.


Mustafa a miraculeusement survécu car il s'est reveillé  pour prier et s'est rendu à la cuisine pour rejoindre sa femme Butheina qui préparait le thé. Mustafa n'a que deux enfants qui restent: Oifa et Momem, tous deux blessés lors de l'attaque.  C'est Mustafa lui-même qui les a dégagés des décombres.



Je travaille maintenant sur ​​une autre série:  "Ceux qui restent et les autres". 

Au moins 140 familles palestiniennes à Gaza ont eu au moins trois membres tués dans le même incident, pour un total de 735 décès. Qui sont ces familles, et qu'est ce qu'il en reste? Qui sont les survivants et comment ils font face à une telle tragédie?

Sunday, September 14, 2014

This is not 'sweet', this is depressing / C'est en fait déprimant, Gaza; September 2014










(c) Anne Paq/Activestills.org

How sweet. Gaza still lives. This is summoud. This is amazing and how great to see Palestinians back at the beach and enjoying themselves. And yes I could do a 'nice' photo story about that. But this is not what I want to do. This is not what is important to say right now. Of course Palestinians in Gaza want to live. Of course they do not want to spend their days crying. Of course you can still see smiles here and there, and life goes on despite it all. But do not be misled by the nice photos on the beach or by the lack of media attention (there is hardly any international press here in sharp contrast with the army of international media crews that were here during the 'war'), Gaza is not back to 'normal'.

The truth is that I have never seen such a level of desperation amid the people. Many I talked to, many who I know, especially young men, want to leave Gaza. Thousands already did through a new clandestine route that is very costly. You can make a lot of money out of the despair of people. 'This is not a life' a friend of mine say, and another told me: ' we are just dead alive'. The bombings stopped but the suffering continues. Fishermen and farmers have been shot at, Rafah is closed, barely any help has arrived. No one talks any more about this man-made disaster.The big Gaza prison, now half destroyed inside, is still locked.

Too much is too much. How would you feel after years of being stuck in a small place with almost no open space, with no job opportunities, and at the mercy of bombings? Children talk like adults. The sweetness, innocence, and hope are gone. This is not because of 'hamas'; do not confuse the consequences with the cause. This is because of the injustice of a brutal occupation which has lasted for too long, with our silence and complicity.

The destruction of homes can be repaired, but what about the destruction within?


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Que c'est beau. Gaza vit toujours. Voilà la summoud. C'est incroyable et c'est si formidable de voir les Palestiniens retourner à la plage et s'amuser. Et oui je pourrais faire un reportage photo avec plein de 'belles' photos sur le sujet. Mais ce n'est pas ce que je veux faire. Ce n'est pas ce qu'il est important de dire pour le moment. Bien sûr, les Palestiniens de Gaza veulent vivre. Bien sûr, ils ne veulent pas passer leurs journées à pleurer. Bien sûr, vous pouvez toujours voir des sourires ici et là, et la vie continue malgré tout. Mais ne soyez pas trompé par les belles photos sur la plage, ou le manque d'attention des médias (il n'y a guère de presse internationale ici en contraste avec l'armée d'équipes de médias internationaux qui était ici lors de la «guerre»), la bande de Gaza n'est pas de retour à la «normale».  De quelle normalité peut-t-on parler ici? 

La vérité est que je n'ai jamais senti un tel niveau de désespoir à Gaza.  Beaucoup de Palestiniens à qui j'ai parlé, en particulier les jeunes hommes, veulent quitter la bande de Gaza. Mais aussi des personnes établies ici, des familles et des femmes. Des pères de famille m'ont dit: " pour nous ce n'est pas très grave, notre vie est déjà finie, mais pour mes enfants, quelle vie peuvent-ils avoir ici? Il n'y a rien pour eux."
Déjà des milliers sont partis via un nouvel itinéraire clandestin. Vous pouvez faire beaucoup d'argent sur ​​le désespoir des gens. 

«Ce n'est pas une vie» m'a déclaré un de mes amis. Un autre m'a dit: «nous sommes juste des morts vivants». 

Les bombardements ont cessé, mais la souffrance continue. Les pêcheurs et les agriculteurs se sont fait tirer dessus, Rafah est fermé, l'aide peine à arriver. Personne ne parle plus de ce désastre, de ce tsunami perpétré par des hommes. La grande prison de Gaza, maintenant à moitié détruite à l'intérieur, est verrouillée. 

  Trop, c'est trop. Comment vous sentiriez-vous après des années à être coincé dans un petit territoire avec presque pas d'espace ouvert, sans possibilités d'emploi, et à la merci des bombardements? Les enfants parlent comme des adultes. La douceur, l'innocence et l'espoir sont partis. Non, ce n'est pas à cause du «hamas»; et il ne faut pas confondre les causes avec les conséquences. C'est à cause de l'injustice d'une occupation brutale qui dure depuis trop longtemps, avec notre silence et notre complicité. 

La destruction des maisons peut être réparée, mais qu'en est-il  de la destruction à l'intérieur des gens?

Sunday, September 07, 2014

Back to (devastated) Gaza / de retour à Gaza (devastée)




 This was a factory / C'était une usine

 This was a building with 42 apartments for families / c'était un immeuble avec 42 appartements pour des familles 

 This was an hospital for rehabilitation / c'était un hopital 

 This was a classroom / c'était une salle de classe



 This was a childrens' room / c'était une chambre d'enfants

 This was a residential quarter / c'était un quartier résidentiel


This was a living room / c'était un salon








 

 This is a hole used by Israeli soldiers to shoot / c'est un trou utilisé par les soldats israéliens pour tirer



(c) Anne Paq/Activestills.org, Photos from Beit Hanoun, At-Tuffah, 03 to 05.09.2014


I am back to Gaza to document the aftermath. 
The level of devastation is just horrific. It will take probably years to rehabilitated the devastated quarters, but all Palestinians here know that in those years, probably they will have to face other Israeli military assaults.  
Many families came back to their half demolished homes and stayed there, even if the foundations are not steady because the living conditions in the schools are terrible, and they do not have any money to rent places.  In just three months time there will be winter. How is it going to be then?
Many families still struggle to comprehend what happened to them.  Even if the bombings stopped, the living conditions for many are terrible, and the trauma still vivid. How can one heal while living in the rubble of your own home?
Every family is affected, and many are afraid of what is to come.

-------------Français-------------------------------------------------------------------------------------------------

Je suis de retour à Gaza pour documenter les conséquences de l'offensive israélienne de cet été. 
Le niveau de dévastation est juste horrible. Il faudra probablement des années pour réhabiliter les quartiers dévastés, mais tous les Palestiniens savent ici que dans ces années, probablement, ils devront faire face à d'autres attaques militaires israéliennes. 
Beaucoup de familles sont revenues dans leurs maisons à moitié ou totalement démolies et s'y sont installées en colmatant comme ils ont pu les trous. Les fondations ne sont pas stables, les conditions de vie sont difficiles, souvent sans eau courante ni électricité mais ils préfèrent rester chez eux car souvent la situation est pire dans les écoles, et la plupart n'ont pas d'argent pour louer des appartements ailleurs.
Dans seulement trois mois;  l'hiver va arriver. Je n'ose imaginer comment ce sera alors pour ces familles.

Beaucoup de Palestiniens ont encore du mal à réaliser ce qui leur est arrivé. Même si les bombardements ont cessé, les conditions de vie sont terribles, et le traumatisme est encore vif. Comment peut-on guérir tout en vivant dans les décombres de votre propre maison? 

Chaque famille est touchée, et beaucoup ont encore plus peur de ce qui est à venir.