3 Juillet 2005 Bethlehem
Droles de trois derniers jours…j’etais invitee dans une conference internationale sur le droit des enfants, plus particulièrement sur les enfants emprisonnes. Ceux qui gravitent dans les relations internationales savent de quoi je veux parler : grande conférence, grandes pointures, tous réunis dans un hotel cinq etoiles – l’intercontinental de Bethlehem, spécialement reouvert pour l’occasion. L’hôtel est magnifique avec son architecture raffinée, ses jardins intérieurs et meme une grande piscine. Etant plus habituée aux auberges de jeunesse, j’avoue que cela était tentant d’en profiter. Toute la situation semblait un peu surréaliste. L’hôtel est situe juste a cote du camp de réfugies de Aida. La vue de ma chambre donnait sur le Mur et le campo de refugies. Cocktail autour de la piscine, profusion de nourriture tandis que quelqu’un me décrivait combien les Palestiniens du camp de réfugies adjacent se ruaient sur la nourriture lors de la distribution des vivres par UNRWA, l’organisation des Nations Unies en charge des réfugies palestiniens, et même fêtes avec danse. J’avais un peu du mal a croire que nous étions en Palestine et alors que nous prenions confortablement notre petit déjeuner, les soldats israéliens étaient entres dans le camp de Deheisha et avaient procede a des fouilles et arrestations, a seulement quelques kilomètres de nous…Comment gérer ces paradoxes ? je ne sais pas mais il faut reconnaitre que cette conférence a été pour certains l’occasion de venir pour la premiere fois en Palestine et qu’il est important que les gens viennent ici et se fassent leur propre opinion en se confrontant a la réalité (encore fallait-il sortir de l’hotel).
Quelquefois la dure réalité faisait irruption, notamment par un documentaire : ‘A stone’s thrown away’ (une pierre lancee) sur un groupe de jeune garcons de 13-14 ans pendant le siege de 2002 du camp de Deheisha. Incursions militaires, couvre feu a répétition, arrets repetes de l’ecole., les jeunes ne peuvent rien faire et bravent le couvre feu et lancent des pierres, non poiur s’amuser mais parce qu’ils se sentent obliges de le faire. Un des jeunes est tue devant son ami Rami. Rami recite le nombre des martyrs qu’il connaît, une longue liste de noms qu’il egrene avec la meme voix grave et monocorde. Il raconte combien l’image d’un jeune tue en pleine tete le poursuit sans cesse. Le pere de Rami etait dans la salle de la projection, il etait cense parler mais etait trop bouleverse pour le faire. Il voulait nous parler de Rami, arrete en Janvier 2005 a l’age de 16 ans. Il est accuse d’avoir produit et tente d’utiliser des explosifs contre l’armee israelienne et risque une sentence, basee sur un ordre militaire, de vingt ans de prison pour des faits qu’il aurait commis a l’age de 14 ans. Sa famille cherche a employer une bonne avocate israélienne pour le defendre devant la cour militaire mais n’ont pas les moyens nécessaires de le faire. (contact : The prisoners society- Bethlehem district).
Vingt ans ! vous avez bien lu….et Rami n’est malheureusement pas un cas isole. Les lumières se rallument, la suite du programme continue mais je n’irai pas au spectacle de danse.
Droles de trois derniers jours…j’etais invitee dans une conference internationale sur le droit des enfants, plus particulièrement sur les enfants emprisonnes. Ceux qui gravitent dans les relations internationales savent de quoi je veux parler : grande conférence, grandes pointures, tous réunis dans un hotel cinq etoiles – l’intercontinental de Bethlehem, spécialement reouvert pour l’occasion. L’hôtel est magnifique avec son architecture raffinée, ses jardins intérieurs et meme une grande piscine. Etant plus habituée aux auberges de jeunesse, j’avoue que cela était tentant d’en profiter. Toute la situation semblait un peu surréaliste. L’hôtel est situe juste a cote du camp de réfugies de Aida. La vue de ma chambre donnait sur le Mur et le campo de refugies. Cocktail autour de la piscine, profusion de nourriture tandis que quelqu’un me décrivait combien les Palestiniens du camp de réfugies adjacent se ruaient sur la nourriture lors de la distribution des vivres par UNRWA, l’organisation des Nations Unies en charge des réfugies palestiniens, et même fêtes avec danse. J’avais un peu du mal a croire que nous étions en Palestine et alors que nous prenions confortablement notre petit déjeuner, les soldats israéliens étaient entres dans le camp de Deheisha et avaient procede a des fouilles et arrestations, a seulement quelques kilomètres de nous…Comment gérer ces paradoxes ? je ne sais pas mais il faut reconnaitre que cette conférence a été pour certains l’occasion de venir pour la premiere fois en Palestine et qu’il est important que les gens viennent ici et se fassent leur propre opinion en se confrontant a la réalité (encore fallait-il sortir de l’hotel).
Quelquefois la dure réalité faisait irruption, notamment par un documentaire : ‘A stone’s thrown away’ (une pierre lancee) sur un groupe de jeune garcons de 13-14 ans pendant le siege de 2002 du camp de Deheisha. Incursions militaires, couvre feu a répétition, arrets repetes de l’ecole., les jeunes ne peuvent rien faire et bravent le couvre feu et lancent des pierres, non poiur s’amuser mais parce qu’ils se sentent obliges de le faire. Un des jeunes est tue devant son ami Rami. Rami recite le nombre des martyrs qu’il connaît, une longue liste de noms qu’il egrene avec la meme voix grave et monocorde. Il raconte combien l’image d’un jeune tue en pleine tete le poursuit sans cesse. Le pere de Rami etait dans la salle de la projection, il etait cense parler mais etait trop bouleverse pour le faire. Il voulait nous parler de Rami, arrete en Janvier 2005 a l’age de 16 ans. Il est accuse d’avoir produit et tente d’utiliser des explosifs contre l’armee israelienne et risque une sentence, basee sur un ordre militaire, de vingt ans de prison pour des faits qu’il aurait commis a l’age de 14 ans. Sa famille cherche a employer une bonne avocate israélienne pour le defendre devant la cour militaire mais n’ont pas les moyens nécessaires de le faire. (contact : The prisoners society- Bethlehem district).
Vingt ans ! vous avez bien lu….et Rami n’est malheureusement pas un cas isole. Les lumières se rallument, la suite du programme continue mais je n’irai pas au spectacle de danse.
ENGLISH
The last three days have been strange. I was invited to a big international conference on Children’rights and more specifically on children behind bars. Those who are working in international relations know those kind of conferences are like, with eminent speakers, all gather into a 5-stars hotel- the Intercontinental hotel from Bethlehem that opens especially and only for the conference. I might say that being more used to youth hostels, I was quite impressed. The hotel is magnificent with a great architecture, patios, gardens, and even a big swimming pool…The situation seemed a little bit surreal under the circumstances and also because the hotel is located just next to Aida Refugee camp. The view of my room was directly on the Wall and on the refugee camp. I just felt on a totally different planet…we had cocktail parties and huge breakfast while someone was telling me about how the Palestinians from the refugee camp were rushing for the food distribution from UNRWA, the UN agency that deals with Palestinian refugees. We even had dancing parties! I could not believe I was in Palestine…but while we were having our breakfast, the Israeli soldiers were entering the Deheisha camp and arrested some people. Just a few kilometers from us and a totally different reality. How to deal with those paradoxes? I am not sure but one has to acknowledge that the conference brought some people from all over the world for the first time in Palestine and that it was symbolically important that such a conference on children behind bars takes place in Palestine while so many Palestinian children have been arrested or are currently in prison,
Sometimes the reality was bumping into the conference such as that very good documentary ‘A Stone’s thrown away’, about a group of friends from 13 to 14 during the siege of Deheisha camp in 2002. Curfews, military incursions, no school…so nothing to do. The kids used to break the curfew and throw stones to the tanks and armored vehicle. One of them was killed by live ammunition in front of his friend Rami. In an interview when asked about how many martyrs he knows, Rami began to say a long list of names with his grave voice. He said how it could not forget the image of one of them when he was shot in the head. Rami’s father was in the room with us and was supposed to talk anoput his son but he was overwhelmed by the emotion and could not speak. He wanted to tell us that Rami was arrested in January 2005 when he was only 16. He is accused of having prepared and attempted to use explosives when he was only 14. He is facing a twenty years sentence, based on a military order. His family is looking assistance to pay a good Israeli lawyer to represent him. (contact : The prisoners society- Bethlehem district).
You read right : twenty years ! He would be judged in a military court. Unfortunately he is not an isolated case. After the documentary the schedule of the conferences continued but I could not go to the dancing show.
bonjour,
ReplyDeletesi vous le souhaitez, vous pouvez prendre connaissance de mes photos en expo au havre
sur le site web www.peuchet.fr" (non encore référencé, taper cette référence directement à la place de google.
je serai heureuse d'avoir vos commentaires
je construit notamment un texte sur l'intercontinental de bethleem (son histoire, hotel familial ?) merci pour votre aide également
peuchet@gmail.com