w w w . h a a r e t z . c o m
Last update - 13:24 23/09/2007
Puppet leader
By Gideon LevyMahmoud Abbas has to stay home. As things stand right now, he must not go to Washington. Even his meetings with Ehud Olmert are gradually turning into a disgrace and have become a humiliation for his people. Nothing good will come of them. It has become impossible to bear the spectacle of the Palestinian leader's jolly visits in Jerusalem, bussing the cheek of the wife of the very prime minister who is meanwhile threatening to blockade a million and a half of his people, condemning them to darkness and hunger. If Abu Mazen were a genuine national leader instead of a petty retailer, he would refuse to participate in the summit and any other meetings until the blockade of Gaza is lifted. If he were a man of truly historic stature he would add that no conference can be held without Ismail Haniyeh, another crucial Palestinian representative. And if Israel really wanted peace, not only an "agreement of principles" with a puppet-leader that will lead nowhere, it should respect Abbas' demand. Israel should aspire for Abu Mazen to be considered a leader in the eyes of his people, not only a marionette whose strings are pulled by Israel and the United States, or affected by other short-term power plays. Right now power rests with the powerless Abu Mazen. Since Washington - and perhaps Jerusalem as well - badly want the photo-op otherwise known as a "peace summit" to show off an "achievement," Abu Mazen could and should threaten to boycott the meeting to try and force some achievement on behalf of his people. Palestinians live in Gaza, too - an area controlled by Hamas, which Abu Mazen so loathes: He cannot continue to ignore the inhumane conditions in which Gazans live, caged in by Israel. But the impression Abu Mazen makes is that he's no more than a political survivor. He's participating in the American-Israeli masked ball not because of naivete or weakness - for him, Gaza is just as "hostile territory" as Israel is. Therefore, he shares a shameful common interest with Israel, which will do neither side any good. Judging by his behavior Abu Mazen not only doesn't object to what Israel is doing in Gaza, he may even agree with the twisted doctrine arguing that cruel pressure will subdue Hamas and return the people to Fatah's embrace. In so doing, Abu Mazen proves that he's no "downy chick," as Ariel Sharon once put it, but a cynical rooster who cares little for the welfare of his people. A genuine peace conference should involve all the hawks. Peace is forged between bitter enemies. The question of whether Saudi Arabia will take part in the summit or not is futile unless it includes real Palestinian representation. At most Abu Mazen represents only half of his people and could achieve, at best, half an agreement that wouldn't survive anyhow, given Hamas' strong opposition. It is in the interests of all the parties involved, including Abu Mazen, to drag Hamas to the negotiation table. A peace conference without Hamas and without Syria is a joke. But the short-sighted coalition of the royal triumvirate, Jerusalem-Washington-Ramallah, is trying to promote a false vision of "peace talks" without the decisive partners, while the world is busy applauding this illusion. Obviously, it is hard to expect from Abu Mazen that he will rise above his narrow interests and call for an invitation to be issued to Hamas, the party that was democratically elected to lead the Palestinian government. But the least one could expect from the person with the lofty title of "President of the Palestinian Authority" is to strive for the greater good of all his people, especially in light of the extent of their distress. But instead of acting to bring about a cessation of hostilities and opening Gaza to the world, the triumvirate is busy formulating yet another position paper that won't be worth the paper it's written on and that will soon find itself in the garbage bin of history, along with its predecessors. It will only serve to impose increasingly cruel hardships on the people of Gaza. Abu Mazen must not participate in this farce.
FRANCAIS
Un dirigeant fantoche"
Gideon Lévy - 23/09/07
www.haaretz.co.il/hasite/spages/906283.html Version anglaise : Puppet leader www.haaretz.com/hasen/spages/906199.html
Mahmoud Abbas devrait rester chez lui. Les conditions actuelles devraient lui interdire de se rendre à Washington. Ses rencontres avec Ehoud Olmert tournent graduellement à l’humiliation pour son peuple : rien de bon n’en sortira. Le spectacle des visites amicales du dirigeant palestinien à Jérusalem est devenu insupportable à la conscience, avec ce déluge de baisers sur la joue de l’épouse d’un Premier ministre qui menace, dans le même temps, d’imposer le blocus à un million et demi de personnes appartenant à son peuple, de les plonger dans le noir et de les affamer.
Si Abou Mazen était un vrai leader national, et pas un petit revendeur, il devrait annoncer qu’il n’y aura ni conférence ni rencontres tant que le blocus de Gaza ne sera pas levé. S’il était doté d’une stature historique, il ajouterait qu’il n’y aura de conférence que si Ismaïl Haniyeh en est. Lui aussi représente les Palestiniens. Et si Israël voulait vraiment la paix et pas simplement, avec un dirigeant fantoche, un « accord de principes » ne menant à rien, il s’empresserait de respecter cette exigence. Israël devrait lui aussi être intéressé à ce qu’Abou Mazen soit considéré par son peuple comme un dirigeant et non comme une marionnette à fils actionnée par Israël et les Etats-Unis ou par des considérations de pouvoir à court terme.
Le faible Abou Mazen dispose maintenant de pouvoir. A un moment où Washington et peut-être Jérusalem aspirent tellement à ce prétexte à photos baptisé « Conférence pour la paix » afin de pouvoir présenter un « résultat » quelconque, il pourrait et devrait faire peser la menace d’un boycott de sa part pour essayer d’obtenir au moins quelque chose pour son peuple. Dans Gaza maintenant aux mains du Hamas qu’il exècre, vivent aussi des Palestiniens et Abou Mazen ne peut pas continuer d’ignorer la situation inhumaine dans laquelle ceux-ci vivent, emprisonnés par Israël.
Mais Abou Mazen donne l’impression de n’être rien de plus qu’un survivant politique. Ce n’est ni naïveté ni faiblesse s’il prête la main au bal masqué américano-israélien : Gaza est maintenant pour lui, non moins que pour Israël, un « territoire hostile ». Entre Israël et lui existe par conséquent une unité d’intérêts honteuse et qui ne sera utile à aucun des deux camps. A en juger par son comportement, non seulement Abou Mazen ne s’oppose pas à ce qu’Israël fait subir à Gaza, mais peut-être même s’associe-t-il à la doctrine aberrante selon laquelle ces pressions brutales amèneront la capitulation du Hamas et le retour des habitants dans le giron du Fatah. En fait, Abou Mazen démontre par là qu’il n’est pas un poulet-qui-n’a-pas-encore-ses-plumes, comme l’appelait Ariel Sharon, mais un coq cynique pour qui le bien de son peuple est le cadet des soucis.
Un véritable sommet pour la paix devrait réunir toutes les parties au conflit. La paix se fait entre ennemis acharnés. La question décisive n’est pas de savoir si oui ou non l’Arabie Saoudite y participera - c’est sans importance - mais si pourra s’y rendre une véritable représentation palestinienne. Abou Mazen représente tout au plus la moitié de son peuple et il peut aboutir, dans le meilleur des cas, à un demi-accord qui ne pourra pas tenir l’eau face à une puissante opposition du Hamas. Il est dans l’intérêt de toutes les parties, y compris celui d’Abou Mazen, d’amener le Hamas à la table des discussions. Un sommet pour la paix, sans le Hamas et sans la Syrie, n’est qu’une vaste blague. Mais la coalition myope du trio artificiel, Jérusalem-Washington-Ramallah, tente de présenter la vision fallacieuse de « discussions sur la paix » sans la participation des partenaires décisifs, et le monde applaudit à cette mystification.
Il semble difficile d’attendre d’Abou Mazen qu’il s’élève au-dessus de ses considérations étroites et demande qu’on invite le Hamas, qui a été élu, faut-il le rappeler, pour diriger le gouvernement palestinien lors d’élections démocratiques. Mais le minimum qu’on puisse exiger de celui qui porte le glorieux titre de « Président de l’Autorité Palestinienne », serait qu’il essaie de se préoccuper de tous ceux qui appartiennent à son peuple, en particulier quand ils sont plongés dans une détresse aussi terrible. Cependant, au lieu d’œuvrer à un cessez-le-feu et à l’ouverture de Gaza au monde, on s’occupe en ce moment de la formulation d’un nouveau document - qui ne vaudra pas le papier sur lequel il sera signé et sera aussitôt expédié dans la poubelle de l’Histoire comme ceux qui l’auront précédé - ainsi que de nouvelles mesures brutales à imposer aux habitants de Gaza. Il n’est pas permis à Abou Mazen de participer à cette farce qui déferle sur nous depuis Washington.
(Traduction de l’hébreu : Michel Ghys)
No comments:
Post a Comment