Friday, February 08, 2013

Back to Gaza / De retour à Gaza, 07.02.2013

Erez crossing
Palestinian herds his sheep near no-go zone where Palestinians are routinely shot
As'Shati refugee camp

Palestinians gathered in front of the Erez crossing to welcome Akram Rikhawi, released after 9 years spent in Israeli jail and an hunger strike for more than 100 days,
Palestinian footballer, ex-prisoner Mahmoud Sarsak

(c) Anne Paq/Activestills.org, Gaza Strip, 07.02.2013

Back to Gaza.
I will be here just for a couple of weeks.
Just passing through Erez, as always, was quite a surreal experience. I was stuck between in a corridor between two doors. The door I was supposed to go through was closed.  I press a button from an interphone, a woman told me: « Mam, we have some problems with the computer to open the door. You will have to wait ». You really feel like in a science-fiction movie, in a space ship where everything is controlled from a far away planet through computers. Finally the voice said : « Miss, the door is open now ». and so I could enter Gaza.

This was a beautiful day but soon the reality bit back. In front of the crossing- Palestinian side- Palestinians were gathering to welcome one of the hunger-striking prisoner who was about to be released after more than 9 years in jail and 100 days of hunger-strike. This does not make news anymore, media lost interest, although the struggle of the Palestinian prisoners, with several of them still on hunger-strike, is amazing and incredibly brave (see photo story by Activestills). Thousands of Palestinians are still in jail, most of them only for political reasons.

The Gaza Strip is so small that I kept bumping into people I know. This is comforting somehow. Nabil, the taxi driver I am going around with all the time, who has helped me a lot and has become my guardian angel here, told me that the situation is quite good, they have « only » 8 hours electricity cut a day and the fuel situation is ok (meaning that there is no shortage at the moment). Driving through the Gaza Strip, you can still see many destroyed buildings which were bombed last November. With the shortage of building materials, the re-building takes time, and there are still a shortage of 70,000 homes in Gaza. Palestinians who lost their homes have to leave with relatives in often already overcrowded flats. If the last Gaza "war' and the while Gaza Strip have already disappeared from the mainstream media, the scars from November; on top of the hardships caused by years of siege, are deep. Something I will investigate the next two weeks.

-----------Français------------------------------------------------------------------------------------------------------

Retour vers la bande de Gaza.

Je vais rester ici juste pour deux petites semaines

Le passage par Erez est toujours  une expérience un peu sur-réaliste Je me suis retrouvée coincé  dans un couloir entre deux portes. La porte que j'étais censée passer restait fermée. J'ai appuyé sur le bouton d'un interphone, une femme m'a alors déclaré d'un ton désolé et assez exaspéré: «Madame, nous avons quelques problèmes avec l'ordinateur pour ouvrir la porte. Vous allez devoir attendre ». On se sent alors vraiment comme dans un film de science-fiction, dans un vaisseau spatial où tout est contrôlé à partir d'une planète lointaine grâce à des ordinateurs. Le seul être vivant que j'ai pu observé était un chat. Je me suis demandée s"il avait trouvé un passage de Gaza à Israël.  Enfin, la voix dit: «Mademoiselle, la porte est ouverte maintenant». Et j'ai pu entrer à Gaza.

Ce fut une belle journée mais très vite la réalité m'a rattrapé. Devant le point de passage- côté Palestiniens, s'étaient rassemblé des Palestiens pour accueillir l'un des prisonniers libéré après plus de 9 ans de prison et 100 jours de grève de la faim. Les médias ont perdu tout intérêt sur ce sujet, même si la lutte des prisonniers palestiniens, dont plusieurs sont toujours en grève de la faim, est extraordinaire, tenace et incroyablement courageuse (voir le reportage de Activestills). Des milliers de Palestiniens sont encore en prison, la plupart d'entre eux seulement pour des raisons politiques.

La bande de Gaza est si petite que je suis vite tombée sur des gens que je connais. Cela est rassurant en quelque sorte.
Nabil,
Le chauffeur de taxi, avec qui je me déplace tout le temps, qui m'a beaucoup aidé et est devenu mon ange gardien ici, m'a dit que la situation est assez bonne, ils n'ont «seulement» que 8 heures de coupure d'électricité par jour et le  ravitaillement en essence est ok. En traversant la bande de Gaza, j'ai pu voir encore de nombreux bâtiments détruits qui ont été bombardés lors de l'offensive israélienne de novembre. A cause de la pénurie de matériaux de construction dû au blocus de la bande de Gaza, la reconstruction prend du temps, et il ya encore une pénurie de 70.000 maisons. Les Palestiniens qui ont perdu leurs maisons doivent souvent se résoudre à vivre avec leurs proches dans des appartements souvent déjà surchargés. Si la dernière «guerre»  à Gaza et la bande de Gaza en général ont déjà disparu des médias traditionnels, les cicatrices de Novembre, sur lesquelles j'ai m'intention de travailler les deux prochaines semaines; en plus des difficultés causées par des années de blocus, sont profondes.