Monday, November 04, 2013

Eviction of 200 migrants from Gesù building / Expulsion de 200 migrants du batiment Gésù, Brussels, 4.11.2013

AFTER EVICTION / APRES L'EXPULSION
Photos 4.11.2013


 Migrants being checked in a sports stadium / La situation des migrants est vérifiée dans une salle de sport



"In front of your eyes, 220 persons put into the street; and one more empty building"


BEFORE THE EVICTION / AVANT L'EXPULSION 
Photos, 1.11.2013








Last photo: Hedviga Hankova and her daughter Perla in their room where they live with three others, inside GESU. Hedviga, 28 year-old, is from Slovakia and is unemployed. She came to Belgium 8 years ago and joined her companion in GESU six months ago because she could not afford housing after losing her social benefits. Hedviga has two children.

Dernière photo: Hedviga Hanková et sa fille Perla dans leur chambre où ils vivent avec trois autres personnes, à l'intérieur GESU. Hedviga 28 ans, est originaire de Slovaquie et est au chômage. Elle est arrivée en Belgique il ya 8 ans et a rejoint son compagnon dans GESU il ya six mois parce qu'elle ne pouvait pas se payer un logement après avoir perdu ses prestations sociales. Hedviga a deux enfants.

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This morning, 200 migrants were evicted by the police from Gésu, an ancient convent that they were occupying  The eviction was carried out following an order from the mayor of Saint-Josse-ten-Noode.
The inhabitants are from different backgrounds but many families are Roms in difficult situation in which they cannot afford any other housing. 80 children were living in this building. Some inhabitants started to leave this week end before the eviction. Many of those who were evicted this morning were taken to a sports center, where their situation is being checked by the local authorities and social services. The Human rights organisation FIDH condemned the violence used during the eviction while many question the lack of concertation and housing solutions offered to the families.
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Ce matin, 200 migrants ont été expulsés par la police du Gesù, un ancien couvent qu'ils occupaient pour certains depuis des années. 
L'expulsion a été effectuée à la suite d'une ordonnance du maire de Saint-Josse-ten-Noode. Les habitants sont issus de milieux différents, mais de nombreuses familles sont Roms en situation difficile. la plupart ne peuvent pas se permettre un autre logement. 80 enfants vivaient dans ce bâtiment. Certains habitants ont commencé  avant l'expulsion, à partir dès ce week-end. Beaucoup de ceux qui ont été expulsés ce matin ont été emmenés dans un centre sportif, où leur situation est en cours de vérification par les autorités locales et les services sociaux. L'organisation des droits humains FIDH condamne la violence utilisée lors de l'expulsion alors que beaucoup interrogent le manque de concertation et de solutions offertes aux familles.


Déclaration commune du Ciré, de Médecins du Monde, de la Ligue des Droits de l’Homme, de Bruxelles Laïque et d’Amnesty International
Ce lundi 4 novembre, à 6h, la commune de Saint-Josse a fini par mettre à exécution l’expulsion du squat du GESU annoncée depuis le jeudi 31 octobre. Les personnes les plus vulnérables qui restaient au GESU, notamment des familles avec enfants en bas âge et des personnes âgées, ont été évacuées de force par 200 policiers casqués, après que la trentaine de militants présents toute la nuit pour les soutenir se soit fait violemment repousser. Le reste des habitants, en particulier les sans-papiers, avait pris le soin de fuir dans les jours précédents pour échapper à une possible arrestation.
Pourquoi une telle urgence, tout à coup ?
Les conditions d’insécurité brandies par le Bourgmestre de Saint-Josse Emir Kirjustifiaient-elles de créer une telle insécurité pour les habitants de ce squat, pour certains présents depuis plus de quatre ans ? Justifiaient-elles un tel déferlement policier ? N’était-il pas possible de régler ces problèmes de délinquance et de criminalité, s’ils s’avéraient justifiés, par des moyens policiers adaptés et d’arrêter les personnes qui mettaient en danger les conditions de vie des autres sans expulser l’ensemble du GESU prématurément, avant que les solutions annoncées par le Bourgmestre et le Secrétaire d’État au logement soient réellement en place ?
Jusqu’alors, seul le logement en squat permettait une stabilité à de nombreuses familles. Des solutions de relogement et d’accompagnement social semblaient se dégager pour l’avenir, permettant d’entrevoir une évolution positive pour les habitants du GESU. Pourquoi casser cette dynamique alors qu’il n’y avait pas d’urgence avérée ?
Des familles se retrouvent actuellement massées dans le gymnase de la rue Verte à Saint-Josse dans des conditions incertaines et ce, pour être dispatchées vers des logements d’urgence. Les solutions de relogement annoncées par le Bourgmestre et le Secrétaire d’État au logement, aussi positives et importantes soient-elles, risquent de ne pas être totalement opérationnelles avant un long moment. Les solutions de relogement par FEDASIL, quant à elles, sont clairement des voies sans issues si elles n’ont pour seul objectif que de placer les personnes concernées en centre de retour et inciter, in fine, à la clandestinité.
La démonstration de force est une violence institutionnelle inutile. Elle provoque des dégâts humains difficilement réparables notamment sur les enfants et fragilise les bases de l’intégration. Comment faire confiance à des institutions qui ont ordonné quelques mois plus tôt que l’on vienne vous chercher à 6h du matin avec boucliers et matraques ? Nos associations regrettent ce qu’elles vivent comme un « passage à l’acte » unilatéral du Bourgmestre de Saint-Josse avec lequel elles avaient démarré un important chantier visant à l’intégration des familles étrangères en très grande précarité errant à Bruxelles depuis des années. Elles demandent que les conditions véritables d’une stabilisation à long terme soient recherchées en urgence, dans la transparence, en concertation avec toutes les parties prenantes et suivant les principes énoncés collectivement dans leur manifeste pour les familles en grande précarité.

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